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Leur société
Raffarin dans les Vosges : Un petit tour et il s’en va
La ville d'Epinal, dans les Vosges, d'ordinaire calme, a connu une certaine agitation jeudi 17 juillet et les quelques jours précédents. C'est que Raffarin devait venir en visite ce jour-là pour signer un plan de 70 millions d'euros pour "<|>la relance de l'économie" des Vosges, département particulièrement sinistré. Il n'est pas un jour où la presse locale n'annonce des plans de licenciements dans telle ou telle usine textile de la région, quand ce n'est pas une fermeture d'usine ou le rachat d'une autre.
La visite du Premier ministre comprenait une rencontre, au Parc des expositions de la ville, avec les élus de la Région. Celle-ci fut accompagnée des cris d'environ 200 manifestants venus pique-niquer à l'appel des syndicats, dont la CGT et la Confédération Paysanne.
Il était ensuite prévu que Raffarin aille visiter une cité délabrée d'Epinal - la Cité de la Justice !- où des immeubles doivent être démolis pour permettre d'agrandir l'hôpital. La visite devait se terminer par l'ascension de la plus haute tour pour voir le site des futurs travaux. A l'hôpital, depuis le matin, tout était briqué. Même les escaliers extérieurs (jamais balayés) menant aux sous-sols avaient été nettoyés. Les habitants de l'immeuble face à la tour ont eu la surprise une semaine avant de voir une affichette les encourageant à "faire sourire leurs fenêtres" en y mettant des fleurs qui étaient à leur disposition au local de l'OPHLM. La proposition était assez cynique quand on sait que les côtés de l'immeuble sont éventrés depuis des années, les vitres cassées et le ménage jamais fait !
Mais la visite a tourné court. Des intermittents du spectacle, des syndicalistes se sont mêlés aux habitants pour recevoir le ministre à leur façon, criant des slogans que des jeunes de la cité avaient tagués sur le passage de Raffarin et que les employés municipaux ont dû récurer dès le matin, "Chirac en prison, Bové à la maison", "Police partout, justice nulle part", ce dernier slogan en direction de la centaine de CRS qui avaient investi le quartier, faisant étalage de leurs armes depuis le début de l'après-midi.
Du coup il n'y a eu que quelques poignées de main, une photo avec un gamin sur les épaules, un verre vidé et le ministre est remonté dans sa voiture au bout d'un quart d'heure.