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- Lutte ouvrière n°1824
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Leur société
Chirac et Bové : Le geste calculé d’un citoyen pas comme les autres
José Bové a obtenu une remise de peine: deux mois de remise à titre collectif, concernant l'ensemble de petites peines, plus deux mois à titre personnel. José Bové ayant été condamné à dix mois, il devra en faire six.
La grâce en question a été soigneusement pesée. Il était difficile de ne pas faire un geste envers le syndicaliste de la Confédération paysanne. Mais, par ailleurs, il fallait aussi satisfaire l'électorat de droite qui a le sens de la propriété et apprécie modérément qu'on démonte le McDo d'autrui ou qu'on coupe du maïs, fût-il transgénique.
Lors de l'allocution présidentielle du 14 juillet, Chirac a déclaré que José Bové était un "Français comme les autres".
Venant de Chirac, cette assertion ne manque pas de sel. Car lui, Chirac est au-dessus de la justice. Il ne peut pas être poursuivi pour les tripatouillage qui lui sont reprochés du temps où il était maire de Paris. Et sa fonction présidentielle, grâce à un arrêt de la Cour de cassation, en attendant une éventuelle modification constitutionnelle, le met à l'abri, du moins tant que durera son mandat.
Bien des manifestants qui protestent contre l'incarcération du leader syndical paysan défilent avec ces pancartes: "Chirac en prison, Bové à la maison". Eh oui, mais pour cela il faudrait deux choses: d'abord qu'il y ait une justice, et ensuite que Chirac soit un citoyen "comme les autres".