Privatisation de France Télécom : Au gré de l'humeur des capitalistes11/07/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/07/une1823.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Privatisation de France Télécom : Au gré de l'humeur des capitalistes

Le gouvernement a annoncé une nouvelle loi qui lui permettra de poursuivre jusqu'au bout la privatisation de France Télécom, au rythme qui conviendra le mieux aux capitalistes.

La privatisation de France Télécom a été déjà largement engagée en 1996 par Fillon, alors ministre des Télécommunications du gouvernement Juppé, et appliquée dès l'année suivante par la gauche. En conséquence, la part du capital de l'entreprise détenue par l'État dépasse encore aujourd'hui les 50%, ce qui était le minimum fixé par la loi Fillon. Mais ne s'arrêtant pas en si bon chemin, le gouvernement vient d'annoncer pour cet été un projet de loi qui lui permettra de passer sous la barre des 50%.

La vente à des actionnaires privés ne sera pas automatique pour autant, indique le PDG de France Télécom. Il faudra notamment que "le cours en Bourse soit bien valorisé", pour que lesdits actionnaires puissent espérer un bénéfice.

Quant à l'État, il aura de toutes façons encore son rôle à jouer pour rembourser les milliards de dettes accumulés par France Télécom pendant la période de frénésie de spéculation boursière il y a deux ans. Déjà, l'hiver dernier, le gouvernement avait annoncé que les contribuables prendraient en charge les échéances les plus urgentes, à savoir 9 milliards d'euros. Pour l'État, il n'est évidemment pas question de faire supporter cette dette aux actionnaires, mais au contraire de leur promettre une nouvelle ascension du titre boursier de France Télécom dont la direction continue de supprimer des emplois pour, de son côté, allécher les mêmes actionnaires ou d'autres.

De même si le gouvernement vient de donner des assurances sur le "maintien des garanties statutaires reconnues aux agents fonctionnaires", les conditions de travail se dégradent, en particulier lors des multiples changements de service -et de lieu de travail- imposés au sein même de l'entreprise. Et puis le départ en préretraites de 45000 personnes entre 1996 et 2006 qui s'accompagne d'un gel quasi complet des embauches (600 sont prévues cette année), n'est pas fait pour émliorer les conditions de travail.

Le gouvernement cherche à appâter les actionnaires et voudrait en imposer encore davantage aux salariés.

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