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Dans le monde
Ile Maurice : Les capitalistes du textile licencient
Depuis plusieurs mois, de grands groupes du textile, installés dans les zones franches de l'île Maurice, procèdent à des restructurations et à des fermetures d'entreprises qui se traduisent par des centaines de licenciements. Cette série noire devrait encore se poursuivre dans les mois à venir.
En mai dernier, prétextant pêle-mêle les baisses répétées dans les commandes, l'augmentation du coût de la main-d'oeuvre et la concurrence internationale, l'usine Summit Textiles installée à Flacq a licencié 500 ouvriers. Ces licenciements font suite à près d'un millier d'autres qui ont eu lieu quelque temps auparavant à Novel Garments, Wrinbright Ltd et Hong-Kong Garments. Ces capitalistes du textile se plaignent en fait du coût "trop élevé" de la main-d'oeuvre, comparé à des pays comme la Chine ou le Vietnam.
Summit Textiles envisage de poursuivre ses restructurations, menaçant de licenciement près de 3000 ouvriers. Le groupe Esquel envisage lui de mettre la clé sous la porte d'ici le 31 août. Bon nombre de ces entreprises sont présentes à Maurice depuis plus de trente ans et ont engrangé des profits colossaux. Certaines sont même cotées à la Bourse de New York.
Ces patrons déclarent aujourd'hui sans vergogne que, pour faire face à la crise, il faut que les ouvriers mauriciens "changent de mentalité"; en clair, qu'ils acceptent de faire davantage d'heures supplémentaires et de ne pas faire grève pour des augmentations de salaire, comme récemment les ouvrières chinoises de Saint-Félix.
Dans ce monde où la recherche du profit s'accompagne de la volonté de moins payer les ouvriers, les patrons sont toujours à la recherche des salaires les plus bas, délocalisant par exemple de France vers la Tunisie, de la Tunisie vers l'île Maurice, de l'île Maurice vers la Chine ou un des pays du Sud-Est asiatique.
Les capitalistes japonais du textile ou de l'électronique avaient trouvé une solution plus souple encore. Ils avaient construit des bateaux-usines s'amarrant dans un quelconque port du Sud-Est asiatique, à la recherche des salaires les plus bas et de la meilleure fiscalité. Dès qu'ils avaient vent d'une opportunité plus avantageuse, ils levaient l'ancre pour s'installer là où les salaires et les taxes étaient encore plus favorables pour eux.
C'est une spirale sans fin qui, pour être contrebalancée, nécessite une résistance ouvrière qui n'aurait pas de patrie, tout comme le capital.