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- Lutte ouvrière n°1822
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Leur société
Éducation : 20000 emplois-jeunes mis à la porte
Vingt mille salariés de l'Éducation nationale, embauchés il y a cinq ans comme emplois-jeunes, sur un effectif de 65000, voient leur contrat se terminer. Ils ne retrouveront pas de poste à la rentrée prochaine. À ces 20000 licenciements, il faut ajouter les 5600 postes d'étudiants surveillants (MI-SE) supprimés également. Le gouvernement de Chirac-Raffarin supprime donc près de 26000 emplois dans le secteur de l'Éducation nationale où les moyens sont déjà très insuffisants, créant des milliers de chômeurs en plus.
Ces emplois-jeunes ont été créés par le gouvernement Jospin. Celui-ci avait ainsi choisi de ne créer que des emplois précaires, puisque ces contrats n'étaient que de cinq ans, alors que déjà les enseignants et tout le personnel de l'Education nationale réclamaient la création de dizaines de milliers d'emplois, pour que les jeunes puissent étudier dans de bonnes conditions. C'était dérisoire même par rapport aux promesses, pourtant maigres, faites à l'époque par Jospin.
Bien sûr, pour bien des jeunes qui trouvaient ainsi un emploi, c'était mieux que rien. Dans les lycées, les collèges et les écoles, ces jeunes, dont le gouvernement n'avait même pas défini quel serait exactement leur travail, se rendirent utiles, puis indispensables. Dans bien des établissements scolaires aujourd'hui, les enseignants se demandent comment ils pourront fonctionner sans l'emploi-jeune qui animait la bibliothèque, la salle informatique, ou qui assurait un soutien indispensable à bien des élèves. Bien des enseignants qui ont fait grève ces dernières semaines n'admettent toujours pas de ne plus revoir à la rentrée des collègues avec qui ils ont travaillé et tissé des liens pendant plusieurs années.
Tout cela aboutit à ce qu'il y ait moins d'adultes dans les établissements scolaires, ce qui ne pourra qu'aggraver les difficultés des élèves et les conditions de travail des enseignants. Le gouvernement annonce, soi-disant pour compenser, la création de 16000 postes d'assistants d'éducation. Ce sont des contrats encore plus précaires, de trois ans maximum. Ils devront travailler plus, en étant payés moins que les étudiants-surveillants que certains sont censés remplacer. Rien ne garantit, de plus, que les 16000 postes seront réellement créés, car il n'y a aucune raison de croire ce gouvernement sur parole. Et de toute façon, cela ne fait pas du tout le compte: il y a bien un déficit de près de 10000 postes.
Les vraies motivations du gouvernement sont claires pour tout le monde. Il s'agit de faire des économies sur le dos de l'éducation des jeunes, et en particulier des jeunes des classes populaires dont Chirac et Raffarin n'ont que faire.
Mais les salariés de l'Éducation nationale n'ont pas dit leur dernier mot et réclament toujours l'embauche de personnels en nombre suffisant, l'embauche définitive de tous les précaires, et leur titularisation sans condition. Pour beaucoup à la rentrée, la lutte doit continuer!