Alors que le ministre des Affaires sociales, Fillon, s'en prend aux retraites, son collègue des Finances est à nos petits soins. C'est ainsi, que les contribuables de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine) ont reçu, ce mois-ci, de leur cher (au sens propre du terme) percepteur une lettre pleine d'attentions: "Comment vivre ma retraite en toute tranquillité, sans souci financier? Comment percevoir immédiatement des revenus réguliers en contrepartie de mon capital?"

La suite est une publicité pour un système de rentes viagères proposé par CNP-Assurance, l'ancienne Caisse nationale de prévoyance, jadis établissement d'État et filiale de la Caisse des dépôts, partiellement privatisée (24% de capital privé) et cotée en bourse depuis 1998.

A 70 ans, en échange de vos économies (si vous en avez) la CNP vous versera une rente viagère de 6,79% par an. Si vous ne vous laissez tenter par les conseils du Trésor public qu'à 80 ans, vous toucherez même, en échange de vos économies, une rente de 11,29%. Tâchez alors de vivre au-delà de 89 ans, sinon la rente ne remboursera même pas ce que vous aurez donné à la CNP.