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Leur société
Nancy : Ras-le-bol d'être mal logés
Près de 900 personnes habitent dans le quartier du Haut-du-Lièvre à Nancy. Cette banlieue populaire est composée de "barres" d'immeubles, dont deux ont plusieurs centaines de mètres de long sur 14 étages, et qui ont près de 40 ans d'existence!
Elles n'ont pratiquement reçu aucune amélioration au niveau du confort. Les fenêtres, sans double vitrage, sont toujours celles d'origine avec des cadres en ferraille qui, en hiver se couvrent de glace et qui, toutes déglinguées, laissent passer l'eau par forte pluie. Quant au chauffage, le tuyau recouvert d'ailettes et passant... au plafond près de ces fenêtres déglinguées, ne chauffe quasiment pas. Si bien que les locataires sont obligés d'acheter des convecteurs électriques alors que le chauffage est compris dans leurs charges.
C'est dans un de ces immeubles appartenant à l'OPAC (Office Public d'Aménagement et de Construction) qu'un locataire a, lundi 16 juin, décidé de faire une grève de la faim pour réclamer que l'on respecte tout simplement ses droits. Depuis plus de deux ans qu'il habite son appartement, il réclame qu'on lui répare l'interphone qui n'a jamais fonctionné, la chasse d'eau des WC qui est cassée, le luminaire de la salle de bains qui ne marche pas et la réglette au-dessus de l'évier de la cuisine qui a de faux-contacts. Avec plusieurs autres locataires ils ont décidé de constituer un collectif qu'ils ont appelé le "collectif Ras-le-Bol", et convoqué la presse et la télévision pour faire part de leur colère. Les médias, dès le lendemain, ont relaté la situation.
Le représentant de l'OPAC a commencé par dire qu'il n'était pas au courant des problèmes du locataire gréviste de la faim. Mais devant la tournure médiatique que cela prenait, il a fini par proposer au gréviste de la faim un calendrier programmant de faire toutes les réparations d'ici fin juin. Il lui a même octroyé une indemnité de 180 euros pour le préjudice subi depuis plus de deux ans. Mais il est encore loin du compte! La patience dont a fait preuve ce locataire, ce qu'il a enduré, vaut bien plus que ce qu'on lui propose. C'est d'ailleurs 1500 euros qu'il réclame. En tout cas, il a fallu cette action pour qu'enfin l'OPAC ait un minimum de considération.
Souhaitons que ce collectif soit le début de l'organisation des locataires du Haut-du-Lièvre face à l'OPAC de Nancy.