A Thessalonique, en Grèce, le dernier sommet de l'Union Européenne a une fois de plus discuté de la coopération pour s'opposer à l'immigration illégale. La nouveauté était que, pour les nouveaux membres de l'Europe à vingt-cinq, se posent des problèmes de formation et d'équipement des gardes-frontières. 160 millions d'euros sont donc prévus à cet effet.

Des problèmes d'harmonisation se posent donc entre les différents pays européens. En effet les plus riches ne sont pas ceux où débarquent en premier ceux qui cherchent à fuir leur pays. Ils transitent par les pays du Sud et de l'Est, plus proches et surtout moins bien équipés pour empêcher les débarquements. Du coup, les grandes puissances occidentales aimeraient bien que ces pays jouent le rôle de cerbères en avant-poste.

Mais les dispositions les plus sévères, les mesures de contrôle les plus sophistiquées n'arrêtent pas grand-chose. Ce sont la misère, la faim, les massacres qui créent sans cesse ce flux d'immigration vers les pays riches. Des milliers d'hommes et de femmes sont prêts à courir tous les risques. Des milliers d'entre eux y risquent leur vie, et parfois la perdent sur les pistes du Sahara, ou d'ailleurs, dans des naufrages, comme celui qui a encore fait une centaine de victimes au large de l'île italienne de Lampedusa, proche de la Tunisie.

Il en sera ainsi tant que "l'harmonisation" véritable, celle des richesses, n'existera pas entre pays riches et pays pauvres, c'est-à-dire tant qu'existera le capitalisme et son cortège d'inégalités.