Le plus grand chantier du bâtiment de la région clermontoise est en grève depuis une semaine. Cela a provoqué la colère de Giscard d'Estaing qui, en tant que président du Conseil régional d'Auvergne, est le maître d'oeuvre et le financier des travaux.

Ils sont environ 400 ouvriers de beaucoup de nationalités qui travaillent en permanence sur ce vaste chantier pour la construction du Zénith, un ensemble de salles de spectacles dont l'une est de dimension supérieure au Zénith de Paris, avec 8500 places.

Une grève avait éclaté il y a plusieurs semaines pour protester au sujet du paiement des intempéries. Cette fois la grève porte sur les retraites. Il y a un piquet de grève qui toutefois ne bloque pas les camions. Mais cela a suffi pour que Giscard réagisse comme n'importe quel patron de choc: envoi d'huissier, puis de flics, puis des vigiles avec les chiens qui ne sont même pas tenus en laisse, tout cela pour empêcher que des manifestants grévistes venus apporter leur soutien puissent approcher.

Mardi 10 juin, Giscard a fait convoquer des militants syndicaux et d'autres au tribunal administratif de Clermont-Ferrand pour "entrave à la liberté de travail". Il ose réclamer une amende de 51000 euros.

Cela n'a pas intimidé les grévistes qui ont participé activement à la manifestation et qui, en voyant la réalité sur le terrain, n'ont pas manqué d'apprécier les paroles creuses de Giscard au Parlement européen sur la démocratie.