Plusieurs centaines de clients ont décidé de porter plainte contre La Poste pour escroquerie. Ils ont en effet perdu jusqu'à un quart des sommes qu'ils avaient engagées dans un placement financier... que La Poste leur avait garanti sans risque!

C'est entre 1999 et 2000 que La Poste, en pleine euphorie boursière, a décidé de vendre un fonds de placement nommé Bénéfic. Selon ses brochures commerciales, Bénéfic ne pouvait que rapporter à ses souscripteurs, et même, rapporter gros: jusqu'à 23% en trois ans. On pouvait lire sur les plaquettes vantant ce nouveau placement: "+ 23% à 3 ans, que le CAC fasse 0% ou plus": "Et restez gagnant même si le CAC baisse!" La direction de La Poste a mis en oeuvre bien des moyens, publicitaires et humains, pour vendre Bénéfic. Courrier, rendez-vous avec les conseillers financiers ont ainsi convaincu des épargnants. Résultat: 300000 clients de La Poste y ont souscrit.

Mais à partir de 2001, les marchés financiers ont commencé à chuter. Et le mirifique Bénéfic a été entraîné dans cette chute, au point que, selon la date de souscription, la perte en capital a atteint entre 12 et 35%!

Aujourd'hui, des centaines de milliers de souscripteurs se trouvent lésés, voire ruinés. Bon nombre d'entre eux avaient, en effet, investi leurs économies et en ont perdu une bonne partie. Car La Poste brasse une clientèle en général de milieu populaire. Et les souscripteurs, loin d'être des boursicoteurs avertis, ont pensé qu'ils jouaient la sécurité. Ils ont cru, en toute bonne foi, que Bénéfic était une sorte de Caisse d'Epargne améliorée et que, de toute façon, leur capital serait garanti.

La Poste rétorque qu'ils se sont abusés eux-mêmes et qu'elle ne s'était engagée sur rien. En attendant, elle a réussi à collecter entre 1999 et 2001, environ un milliard d'euros qu'elle aura fait fructifier.

Après le mensonge et l'arnaque, La Poste dit qu'elle n'a pas l'intention de rembourser les clients qu'elle a floués. Sur ce dernier point, on peut lui faire confiance.