L'Aide médicale d'État permet aux étrangers résidant en France et ne pouvant bénéficier de la CMU (Couverture médicale universelle), leurs ressources étant inférieures pour une personne seule à 562 euros par mois, d'accéder malgré tout à un minimum de soins médicaux.

Un des soucis majeurs des pouvoirs publics n'étant pas d'assurer les meilleurs soins médicaux possibles à ceux qui en auraient besoin, mais d'éviter toutes "dépenses injustifiées", ils avaient réduit cette aide en multipliant les conditions d'admission et leur contrôle à l'AME.

Devant les protestations qu'avait suscitées cette discussion, le gouvernement avait reculé... en paroles, car un projet de circulaire de la Direction générale de l'action sociale auprès des directeurs des Caisses primaires d'assurance maladie précise tous les obstacles administratifs permettant de détourner le maximum de patients du bénéfice de cette aide médicale. "L'urgence médicale" ne devant pas autoriser l'accessibilité immédiate à l'aide médicale, il s'agit d'abord de vérifier toutes les ressources possibles du demandeur, en France et dans son pays d'origine, ainsi que celles de ses proches. Par exemple, s'il est nourri gracieusement par des amis, on lui supposera forfaitairement un revenu quotidien de 10,67 euros. S'il est hébergé gratuitement, on comptabilisera comme revenu la moitié du montant du loyer!

En écartant encore davantage des soins médicaux les couches les plus démunies, les pouvoirs publics prennent, comme l'ont déjà souligné des associations humanitaires, la responsabilité de la dégradation de la santé de toute une partie de la population, et y compris du développement des maladies et de la contagion.