A défaut d'avoir obtenu de son complice Bush les juteux contrats de reconstruction qu'il escomptait pour les entreprises britanniques, Blair a entrepris de faire de la zone d'occupation anglaise, au sud-est de l'Irak, un paradis pour exploiteurs.

C'est ainsi qu'à Oum Qasr, les autorités militaires britanniques ont fixé les salaires des ouvriers employés à la reconstruction de ce port à 22 dollars par mois pour un contremaître, 15 dollars pour un ouvrier qualifié et 10 dollars pour un manoeuvre -soit, pour ce dernier, l'équivalent d'environ un paquet de cigarettes par jour! Evidemment, avec des salaires aussi bas, même les modestes contrats de sous-traitance auxquels en sont réduites les entreprises anglaises ont toutes les chances de représenter un véritable pactole.

Mais selon certains correspondants de presse, les candidats à l'embauche ne se bousculent pas. La suprématie en technologie et en armement des forces anglo-américaines a sans doute suffi à faire tomber la dictature, mais de là à annihiler la dignité d'un peuple, c'est autre chose. Si la population irakienne dans son ensemble n'a pas tressé de couronnes de lauriers aux envahisseurs, on voit mal pourquoi les travailleurs irakiens se montreraient plus enthousiastes à la perspective de se faire traiter ainsi en esclaves. Et on les comprend!