Irak : La citoyenneté en échange de la mort17/04/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/04/une1811.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Irak : La citoyenneté en échange de la mort

Aux États-Unis, il est possible de s'engager dans l'armée sans posséder la nationalité américaine, comme cela se pratique en France, pour la légion étrangère. Pour cela, il suffit d'être un immigrant « légal ». 36000 soldats sont actuellement dans cette situation. Ce nombre n'a pas cessé d'augmenter, depuis qu'en juillet 2002 Bush a promis l'accélération du processus de naturalisation aux immigrants en règle qui s'engageraient dans l'armée. Cela répond aux besoins en hommes de l'armée américaine... comme l'immigration elle-même répond aux besoins du capitalisme!

Cette soi-disant naturalisation accélérée n'avance en fait pas si vite et bien des soldats engagés avec cet espoir n'ont pas eu le temps d'en bénéficier. Morts en Irak, ils ont reçu la citoyenneté américaine... à titre posthume.

Périodiquement, l'administration américaine avait organisé une grande loterie pour l'obtention du statut d'immigré légal. Les dirigeants américains font aujourd'hui plus fort: l'obtention du fameux sésame, convoité pour espérer sortir des tracas de l'immigré et connaître une vie meilleure, sert de chantage pour participer au jeu de massacre de la guerre. Quitte à ce que pour certains il ne s'agisse que d'une citoyenneté posthume, synonyme pour leurs familles d'un drapeau sur un cercueil.

« On croit mourir pour la patrie, mais on meurt pour les industriels et les banquiers » disait déjà Anatole France. C'est toujours vrai, même lorsque l'on n'a aucune illusion sur une patrie qui vous a enrôlé et qui se sert de la citoyenneté comme d'un appât pour enrôler de la chair à canon.

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