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Inspections de l’ONU : Quand un responsable avoue la mascarade
Hans Blix, chef des inspecteurs de l'ONU, a été chargé comme chacun sait d'occuper pendant des mois le devant de la scène sous le prétexte de rechercher d'hypothétiques armes de « destruction massive » ou « non-conventionnelles ». Il affirme aujourd'hui que, quels qu'aient été les résultats de sa mission, dans tous les cas « la guerre était planifiée d'avance » par les dirigeants américains et leurs complices.
Le bel aveu ! Comme si cela n'était pas évident depuis des mois.
Pendant que se produisait la mascarade des inspections, Bush et Blair préparaient leur armada à l'intervention. Et à défaut de trouver des armes prohibées, les inspecteurs de l'ONU permirent encore accessoirement de délester la faible armée irakienne d'un certain nombre de missiles, détruits sous leur pression.
À l'occasion de cette confession tardive, le dénommé Blix revient sur une histoire ancienne liée toujours à l'Irak: le « montage grossier » selon ses propres termes, effectué par des services de renseignement occidentaux, visant à démontrer que l'Irak possédait, cette fois, des armes nucléaires. Ces services avaient alors fabriqué un « contrat fantôme nigérien » portant sur un achat au Niger d'uranium enrichi, qui n'avait jamais existé. Blix conclut de cette affaire: « Quand on voit (cela)... on se pose de nombreuses questions » !
Les réponses sont pourtant toutes simples. Si Bush et Blair sont de cyniques massacreurs, tous ceux qui ont joué la carte du rôle de l'ONU, sont, eux, de fieffés menteurs. Ses dirigeants, mais aussi Blix ou par exemple Chirac, tous savaient que la guerre avait été décidée, quoi qu'il advienne, de longue date.
Mais pendant que les dirigeants américains et leurs alliés affûtaient leurs armes, aucun de ces messieurs n'a dénoncé, à ce moment-là où cela aurait pu être utile, ces tribulations des inspecteurs en Irak qui n'étaient qu'une mascarade servant à masquer une guerre planifiée. Une sorte de division du travail entre des responsables directs de la guerre, et des complices chargés de faire diversion.