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- Lutte ouvrière n°1810
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CHR Besançon : Pneumopathie atypique - irresponsabilités en chaîne
Un patient a été hospitalisé à l'hôpital Saint-Jacques de Besançon le 26 mars pour une suspicion de pneumopathie atypique, suite à un séjour au Vietnam. Après six jours d'hospitalisation, alors que la période d'incubation est de dix jours, ce patient a été autorisé à sortir. Cette décision, qui s'appuyait sur une analyse négative des prélèvements, a été prise avec l'accord de la Direction générale de la santé.
Mais suite à un problème respiratoire, le responsable du service dans lequel il avait été hospitalisé décida de demander des examens complémentaires, dont un scanner thoracique en urgence. Le malade, médecin par ailleurs, se rendit lui-même dans un autre hôpital pour cet examen, avec pour seule protection un masque sur le nez.
Dans le service de radiologie où on attendait un malade en isolement, c'est-à-dire porteur de protections spéciales, le manipulateur vit arriver un médecin, discutant avec tous et touchant aux appareils, sans comprendre qu'il s'agissait du malade attendu. Et alors que les résultats du scanner étaient inquiétants, le médecin-malade signa une décharge et rentra chez lui. Ce n'est que le lendemain matin, après une intervention du cabinet du préfet, qu'il accepta d'être hospitalisé à Strasbourg.
Durant tout le temps que dura cette incroyable histoire, la Dass du Doubs a dénombré neuf personnes (agents, médecins...) ayant été en contact avec ce patient. Pourtant, la direction de l'hôpital n'a averti personne de ce problème et les membres du personnel qui siègent au CHS-CT ne l'ont appris que par hasard.
Le directeur de l'hôpital se retranche derrière les recommandations du ministère de la Santé pour appliquer les mesures minimales par rapport à ces neuf collègues. La seule et unique surveillance qui leur est proposée est un appel téléphonique régulier de l'Institut de veille sanitaire leur demandant s'ils ont de la température et s'ils toussent. Mais en aucun cas, ils n'ont été retirés des plannings de travail.
Laisser travailler dans un hôpital des agents ayant été en contact avec le porteur d'une pathologie lourde relève d'une totale irresponsabilité. En appliquant les consignes gouvernementales, la direction de l'hôpital se moque en fait complètement de la santé des agents et des malades.