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- Lutte ouvrière n°1809
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Leur société
Solidarité avec les grévistes de la faim
Lundi 31 mars, un représentant du préfet de la Seine-Saint-Denis avait accepté de recevoir une délégation de la Coordination Solidarité des Sans-Papiers 93 et des soutiens venus manifester leur solidarité avec ceux qui luttent pour obtenir leur régularisation et en particulier les sept grévistes de la faim, qui continuent leur mouvement et qui étaient appuyés par une pétition de 580 noms.
Le représentant du préfet s'en est d'abord pris à ceux qu'il accusait de se comporter de façon irresponsable et de pousser les sans-papiers aux grèves de la faim ne serait-ce que par complaisance, désignant en particulier un représentant de Lutte Ouvrire qui demandait que soient réexaminés favorablement les dossiers des grévistes avant que leur santé ne soit irrémdiablement atteinte. Cela a suscité une réaction d'indignation de toute la délégation de soutien aux sans-papiers.
En effet, comment ne pas comprendre que le désespoir qui conduit ces travailleurs sans papiers à recourir à la grève de la faim est engendré par les fins de non-recevoir répétées que le préfet et ses représentants opposent impitoyablement aux démarches de ces travailleurs étrangers? Et même si nous ne sommes pas partisans de cette forme d'action, nous sommes bien sûr profondément solidaires de la lutte de ces hommes et de ces femmes qui ne veulent pas baisser les bras.
Lors de cette réunion, le représentant du préfet avait les dossiers des sept grévistes, sauf un, qu'il n'avait pas encore reçu de la Préfecture de Seine-et-Marne, et qui concernait un travailleur sans papiers présent depuis 14 ans en France. Mais qui donc sème le désespoir, sinon ces lois et ces règlements qui entravent la régularisation des travailleurs ? Qui provoque les grèves de la faim, sinon ceux qui multiplient les tracasseries, les suspicions de faux, les refus répétés ?
A Saint-Denis comme dans d'autres villes où des mouvements ont lieu, notamment Lyon où 25 Kurdes font également la grève de la faim, il faut que tous ceux qui aujourdhui se battent pour leur régularisation aient immédiatement leurs papiers. Et il faut aussi bien sûr imposer au gouvernement la régularisation de tous les sans-papiers.