Mardi 25 mars, 65 Ivoiriens et Séngalais non admis sur le territoire étaient expulsés par un vol groupé. La CIMADE qui est un organisme de défense des droits de l'homme témoigne de violences qui ont opposé les policiers aux Africains qui ne voulaient pas sortir du centre de rétention ni monter dans les bus. Des bandes de scotch sur la bouche, autour des jambes et des mains, femmes jetées dans les bus, les méthodes muscles déjà dénoncées lors de précédentes expulsions, l'ont été une fois de plus. Jeudi 27 mars, Sarkozy a projeté devant un petit parterre de journalistes des documents tendant à justifier les agissements de la police. Mais les brutalités indéniables qui accompagnent ces reconduites à la frontière, qui ont déjà entraîné des morts sont la conséquence directe des choix politiques de Sarkozy.

Sarkozy a annoncé qu'il allait procéder régulièrement, à un rythme hebdomadaire, à des expulsions par charters entiers. Et dès le 27 mars, c'étaient 57 Roumains qui étaient reconduits à Bucarest par un vol franco-espagnol. Une autre opération du même type est envisagèe pour la première semaine d'avril, par vol franco-anglais, à destination de l'Afghanistan. Par ailleurs, Sarkozy annonce un train de mesures concernant la durée de la rétention et aggravant le temps de séjour nécessaire pour avoir droit à une carte permanente. Ainsi, pendant que Chirac se pose en homme de paix dans le monde, son gouvernement s'apprète à chasser du territoire des centaines et des centaines d'étrangers qui ont tenté de fuir la misère que les grandes puissances les plus riches imposent aux populations des pays pauvres.