Depuis le 28 février les 17 salarié(e)s du restaurant Pizza Hut Bonne-Nouvelle à Paris sont en grève. Conditions de travail et salaires sont leurs revendications principales, mais pas seulement. Il y a aussi de la colère chez ces jeunes salariés, souvent isolés, arrivés de province, voire de l'étranger, et à qui la direction fait miroiter une ambiance de travail de type familial pour mieux les exploiter. Au nom d'un soi-disant groupe collectif qui doit se serrer les coudes, les managers imposent des cadences et des horaires à rallonge pour pallier le manque d'effectifs. En cuisine, le patron fait l'économie de chaussures de sécurité, les contrats de travail ne sont pas corrects, le remboursement du taxi pour le retour après minuit est plafonné à 10 euros, alors que les grévistes demandent l'intégralité.

Avant de négocier quoi que ce soit, la direction a commencé par les tentatives d'intimidation, la menace de licenciement, le refus de rencontrer les grévistes en présence d'un représentant local de la CGT, l'appel à un huissier. Un "manager" s'est adressé à un jeune d'origine bulgare en lui disant que les militants qui soutiennent la grève sont des communistes comme ceux qui ont si longtemps opprimé son pays...

Les grévistes tiennent bon, encouragés par les clients qui signent la pétition de soutien et... vont manger ailleurs.