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- Lutte ouvrière n°1806
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Dans les entreprises
Fonderies du Poitou Ingrandes (Vienne) : La sécurité sociale en rajoute sur l'exploitation patronale
"En 2002, l'assurance- maladie a observé une forte augmentation des indemnités journalières. C'est pourquoi en 2003 nous avons décidé de suivre ce poste de dépenses en contrôlant les arrêts de travail afin d'apprécier notamment leur justification médicale. Dans ce cadre, nous avons observé qu'au cours des douze derniers mois vous avez eu au moins quatre arrêts de travail indemnisés. Aussi, dans le cas d'un nouvel arrêt de travail, nous vous informons que le service médical prendra contact avec votre médecin traitant et éventuellement vous convoquera afin d'apprécier la justification médicale de votre arrêt"...
Voilà le courrier, signé de la directrice de la Caisse primaire d'assurance-maladie de la Vienne et du médecin conseil chef de service, que viennent de recevoir des travailleurs des Fonderies du Poitou.
Les Caisses primaires d'assurance-maladie n'ont donc pas tardé à obtempérer aux ordres du ministre de la Santé Mattéi qui, flanqué du président CFDT de la Caisse nationale d'assurance-maladie, réaffirmait le 17 février devant la presse sa volonté d'imposer à tout prix des économies en matière de dépenses de santé.
Aux Fonderies, ces menaces ont d'autant plus choqué que nous travaillons dans des conditions de plus en plus pénibles et dangereuses. Le travail à la chaîne, les équipes, les cadences de plus en plus soutenues, la chaleur, les poussières et le contact avec des produits toxiques ont pour conséquence une usure prématurée de l'organisme. Sans compter, comme le souligne la lettre ouverte adressée en réponse par la CGT de l'usine, les pressions faites sur les travailleurs pour qu'ils se déclarent en maladie plutôt qu'en accident de travail.
Il est scandaleux qu'en plus de l'exploitation patronale épuisante, nous subissions la suspicion d'une Caisse d'assurance-maladie plus prompte à nous menacer qu'à imposer aux patrons le respect des règles de sécurité. Voilà pourquoi nous sommes fermement décidés à ne pas les laisser faire.