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- Lutte ouvrière n°1805
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Dans les entreprises
Issoire (63) : Aciéries des Ancizes, et Fortech - une semaine de grève pour les salaires
Aux Aciéries des Ancizes et chez Fortech à Issoire, près de 2000 ouvriers sont en grève depuis mercredi 25 février pour obtenir une augmentation de salaire de 6% alors que la direction leur a annoncé 0,5% seulement. Dans ces deux usines ayant le même patron, des piquets de grève bloquent les camions. Malgré les manoeuvres patronales d'intimidation, la détermination des grévistes reste forte.
Aux Ancizes, à une cinquantaine de kilomètres de Clermont-Ferrand, l'usine d'aciérie emploie 1 400 salariés et une centaine d'intérimaires qui produisent surtout des pièces pour les avions.
Chez Fortech à Issoire, ils sont 350 auxquels s'ajoutent une cinquantaine d'intérimaires. On y produit essentiellement pour l'aéronautique des pièces matricées, des éléments forgés en acier ou en titane.
À proximité, il y a aussi Interforge avec 150 salariés et une quarantaine d'intérimaires. Les deux usines d'Issoire, Fortech et Interforge, ainsi que celle des Ancizes appartiennent au même groupe Aubert et Duval. Lequel possède également des usines à Gennevilliers, à Imphy dans la Nièvre, à Firminy dans la Loire, à Pamiers dans les Pyrénées. Soit au total dans les 4000 salariés. Aubert et Duval forment Eremet, un ensemble industriel de niveau européen, dont le chiffre d'affaires est considérable et qui réalise de solides bénéfices.
Aussi, en osant annoncer 0,5% de plus sur des salaires dont la plupart sont inférieurs à 1200 euros (8000 F), la direction a provoqué la colère des travailleurs qui ont débrayé d'abord quatre heures. Puis la grève s'est renforcée avec arrêt de la production dans toutes les équipes postées et des piquets de grève se sont mis en place.
Distantes d'une centaine de kilomètres, les deux usines se sont bien coordonnées et des manifestations ont eu lieu aux Ancizes et à Issoire. La direction a alors annoncé qu'elle augmenterait les salaires de 1,2% au lieu des 0,5%. Pour les grévistes, c'est évidemment insuffisant. Mardi 4 mars, c'est à Clermont-Ferrand que des centaines de grévistes, venus en cars et en voitures, se sont retrouvés devant le siège social d'Aubert et Duval, dans la zone industrielle de La Pardieu.
Surveillés de près par des policiers et des CRS, ils ont attendu le résultat de l'entrevue direction-syndicats. La direction ne veut toujours rien lâcher de plus que le 1,2% ou 20 euros, dit-elle. Et elle menace de faire appel au tribunal et à la police pour faire évacuer les piquets de grève.
Toujours décidés, les grévistes sont repartis devant leurs usines respectives pour décider des suites de leur mouvement.