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Dans le monde
Colin Powell, défenseur des massacreurs, du Vietnam à l'Irak
Certains se sont étonnés que le discours de Colin Powell, le secrétaire d'État aux Affaires Étrangères, devant l'ONU le 5 février dernier, soit d'une aussi grossière mauvaise foi, toutes ses accusations envers l'Irak s'étant avérées des demi-vérités, des allégations tendancieuses et même de purs mensonges. C'est que Colin Powell est volontiers présenté par les médias comme le modéré, l'homme de bon sens du gouvernement, voire la colombe (!) opposée aux jusqu'au-boutistes.
Mais il faut rappeler qu'il n'en est pas à son premier fait d'armes. Lorsqu'il était au Vietnam, en 1968-1969, attaché au quartier général qui menait la guerre sur place, on lui a confié la tâche de répondre à un jeune soldat, Tom Glen, qui réclamait une enquête sur les rumeurs concernant un massacre perpétré par les militaires américains dans le village de My-Lai au Sud-Vietnam.
Maintenant connu sous le nom du "massacre de My- Lai", cet ignoble carnage fut perpétré en mai 1968. En quatre heures, une unité d'infanterie américaine rafla les vieillards, les femmes et les enfants et les parqua dans les canaux d'irrigation du village. Quelques soldats violèrent les filles. Les officiers subalternes présents - et probablement les officiers supérieurs dans les airs - donnèrent l'ordre de décharger les M-16 sur les paysans terrorisés. Des parents se mirent devant leurs enfants pour tenter de les sauver mais les soldats enjambèrent leurs corps pour achever les blessés. Un total de 347 vietnamiens, y compris les bébés, furent tués.
Powell refusa de faire une enquête. Il taxa de mensonges les accusations de Glen, affirmant que "les relations entre les soldats américains et les Vietnamiens sont excellentes". Bien sûr, c'est Powell qui mentait.
Malgré tous les efforts de Powell, le massacre de My- Lai finit par être connu, et devint l'un des symboles les plus honnis de la guerre barbare que les USA ont menée contre le peuple du Vietnam.
Dans son best-seller autobiographique, intitulé Mon voyage américain, Colin Powell s'est bien gardé de mentionner son rôle dans cette tentative pour étouffer le scandale de ce massacre. Il explique la réussite de son ascension vers les sommets de l'armée et du gouvernement par le fait qu'il a toujours été "un bon soldat". C'est le même rôle que Powell joue aujourd'hui en s'efforçant de préparer l'opinion publique aux nouveaux massacres que les militaires américains s'apprêtent à perpétrer en Irak.