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Leur société
Sans-papiers (Clermont-Fd) : La lutte continue
Plus de 80 demandes de régularisation ont été déposées à la préfecture du Puy-de-Dôme. Celle-ci répond, comme partout, que l'examen des dossiers se fera au cas par cas, et qu'il n'y aura pas de réponse avant des mois.
À la mi-novembre 2002, une liste de 68 personnes, augmentée de 14 autres en janvier, a été transmise aux services préfectoraux.
Ces demandeurs viennent surtout d'Afrique du Nord, du Sénégal, de Gambie ou de Turquie. Beaucoup ont leur famille ici. Ils sont obligés de vivre en cachette. Pour se loger, ils vont d'un foyer à un centre d'hébergement, puis ils se retrouvent dans un hôtel miteux ou dans un squat délabré. Ils travaillent dans le bâtiment, la restauration ou dans des services de nettoyage.
Il y a eu ces derniers mois deux cas d'arrêtés d'expulsion dont l'un a fait scandale. Il s'agissait d'une jeune marocaine, mariée et battue par son mari. Voulant se séparer de lui, elle s'est alors retrouvée démunie et en situation " irrégulière ".
Il existe pourtant une circulaire Sarkozy demandant aux préfectures de protéger les femmes battues et d'examiner leur situation avec bienveillance. Mais elle n'est pas appliquée et le tribunal administratif de Clermont-Ferrand a confirmé son expulsion. Ce cas particulièrement révoltant a provoqué des protestations. Une procédure juridique d'appel est en cours.
Le mouvement des sans-papiers à Clermont-Ferrand s'est organisé dès 1998. En réponse à la mise en circulation de la circulaire Chevènement, des dizaines de personnes avaient refusé l'expulsion et s'étaient regroupées pendant des mois dans une église. Il y avait eu alors beaucoup de soutiens de personnalités et d'associations. L'administration préfectorale avait fini par céder et avait accordé au compte-gouttes, mais à tous, des cartes de séjour.
Le 8 février dernier, à l'appel du collectif départemental de soutien aux sans-papiers, et avec l'appui des organisations syndicales et politiques, ils ont défilé en tête de la manifestation.
La préfecture refuse un traitement global et prend tout son temps pour examiner les dossiers au cas par cas : aucune réponse ne sera donnée, dit l'administration, avant avril ou mai !
Les sans-papiers veulent vivre comme les autres travailleurs. Ils veulent obtenir leur régularisation, et cela pour tous.