Mardi 10 février, l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) a accordé le statut de réfugié politique, valable dix ans et en principe automatiquement renouvelable, à 27 sans-papiers kurdes de nationalité turque.

C'est là l'aboutissement d'un mouvement débuté le 21 octobre 2002 par l'occupation de l'ancien couvent du Noviciat, où plus de 300 travailleurs, en majorité d'origine turque, réclamaient des papiers pour tous.

Devant l'intransigeance de la préfecture de la Gironde qui refusait toute régularisation collective, les Kurdes ont poursuivi leur action début décembre faisant une grève de la faim pour réclamer leur régularisation ainsi que celle de l'épouse de l'un d'entre eux. Pendant 37 jours, jusqu'au 14 janvier, ils ne se sont pas alimentés. Ils ont suspendu leur grève de la faim lorsque l'Ofpra a accepté de revoir leurs demandes de statut de réfugié politique qui leur avait été refusé jusqu'alors.

C'est donc avec soulagement et une très grande joie qu'ils ont appris, tous les 27, qu'ils allaient pouvoir désormais échapper à la vie de parias qu'ils avaient dû mener jusqu'alors, depuis qu'ils étaient venus gagner leur vie en France pour échapper aux persécutions de l'État turc, avec la crainte perpétuelle d'être renvoyés en Turquie où la prison les attendait. Comme le disait l'un d'entre eux : " Après quatre mois de lutte, on a gagné. Nous n'avons plus besoin de nous cacher. "

Dimanche 16 février, le local du Noviciat a été occupé une dernière fois par plus d'une centaine de personnes, travailleurs kurdes, membres du comité de soutien et leurs amis, pour faire un grand repas afin de célébrer fraternellement l'heureuse issue.