Valentin Sandor, le porte-parole de la communauté rom de Lieusaint (Seine-et-Marne), qui revendique depuis plusieurs mois d'être relogée dans des conditions décentes, a été " reconduit à la frontière sous escorte ", c'est-à-dire traité comme un délinquant et embarqué de force dans un avion d'Air France à destination de Bucarest, le jeudi 13 février.

La veille, dans la matinée, il s'était présenté volontairement à une convocation du commissariat de Moissy-Cramayel sous prétexte de remise d'un document officiel. Il s'agissait en fait d'un traquenard pour le placer d'abord en garde à vue, puis le transférer au centre de rétention du Mesnil-Amelot qui jouxte l'aéroport de Roissy.

Depuis des mois, la préfecture multiplie les pressions contre les résidents du campement de Lieusaint et rejette systématiquement les demandes de régularisation, ne tenant aucun compte des critères de temps de présence sur le territoire auxquels répondent nombre de personnes, parmi lesquelles Valentin Sandor. Les Roms de Lieusaint ne se sont pas laissé faire pour autant et ont multiplié les manifestations devant la préfecture de Seine-et-Marne afin d'exiger leurs droits.

La préfecture a donc décidé l'épreuve de force en s'en prenant à celui qui est considéré par toutes les familles comme étant leur délégué.

Le collectif de soutien à Valentin Sandor et aux familles roms de Lieusaint ne baissera pas les bras face au cynisme et aux manoeuvres de l'administration Sarkozy. Dans les jours qui viennent, des initiatives sont prévues tant sur le plan juridique qu'au travers de manifestations. Ainsi, vendredi 14 février, un appel à manifester des communautés roms d'Île-de-France a rassemblé plusieurs centaines de personnes dans les rues de Melun, en direction du tribunal administratif. Ce dernier devait dans la soirée rejeter l'ultime recours effectué par l'avocat de Valentin Sandor. Il a en outre légitimé les irrégularités de la procédure d'expulsion et confirmé son intention d'expulser dès qu'il lui serait possible la compagne de Valentin Sandor.

C'est dire que, depuis quelques jours, les conditions de vie ont encore empiré à l'intérieur du campement de Lieusaint, chacun redoutant de voir débarquer la police à tout moment. L'angoisse est telle que les familles ne dorment qu'à tour de rôle, se relayant pour monter la garde. Quant à la police, elle a renforcé ses pressions et ses mesures d'intimidation. Les contrôles aux abords du camp se sont accrus et quatre Roumains ont été arrêtés au cours d'une telle opération mardi 18 février.

D'autres initiatives doivent être prises par le comité de soutien pour protester contre cette expulsion. Lutte Ouvrière s'y associe par avance !