Dans le Val-de-Marne : Non aux hausses de loyers et de charges !20/02/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/02/une1803.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Dans le Val-de-Marne : Non aux hausses de loyers et de charges !

Le 12 février, les conseillers municipaux de Lutte Ouvrière de Créteil, Thiais, ainsi que le conseiller municipal du Comité chômeurs & salariés d'Alfortville, et le candidat de Lutte Ouvrière de Maisons-Alfort ont tenu une conférence de presse pour dénoncer la situation du logement populaire dans bon nombre de cités et quartiers du Val-de-Marne.

Alors que leurs salaires et pensions sont bloqués, de nombreux habitants voient leur quittance augmenter. À Alfortville, dans le secteur Bach-Lulli des grands ensembles construits en 1963 et récemment réhabilités, l'Opac veut imposer une hausse de plus de 30 % des loyers de base aux habitants entrés avant décembre 1991, et contre les locataires récalcitrants elle fait donner les huissiers.

À la cité Micolon, l'OHSA, les habitants subissent une hausse des charges locatives d'environ 65 %. À Créteil, une forte augmentation de loyers est prévue dans une tour de la cité des " Choux ". Ces logements appartenaient à La Poste, qui se débarrasse d'un patrimoine immobilier qu'elle a négligé depuis des années. Le nouveau bailleur, la Saiem, veut entreprendre une importante rénovation, indispensable en particulier pour s'attaquer aux effets de l'humidité. Mais pourquoi serait-ce aux locataires de payer ces travaux qui auraient dû être effectués depuis bien longtemps ?

Au Mont-Mesly, où la SCIC gère 3 800 logements, la dégradation de ceux-ci est importante, en particulier, là encore, à cause de l'humidité. Mais la préoccupation de la SCIC est surtout de déconventionner les logements, ce qui lui permettra d'augmenter les loyers de 30 à 50 % à l'expiration du bail.

À Thiais, la plupart des logements populaires datent des années 1970 et il était plus que temps que les bailleurs sociaux effectuent des rénovations. À la cité des Douvier, il a fallu la mobilisation des locataires faisant signer des pétitions et exposant leurs revendications sur les façades des immeubles, menaçant de ne plus payer les charges, pour que l'Opac procède à des travaux de rénovation.

Les charges ont augmenté un peu partout. Aux Grands-Champs, cité gérée par les 3F, les loyers ont augmenté de 5 % et les charges de 22 % en deux ans. Rue Einbeck, les charges ont augmenté de 16 % comme à la cité des Douvier.

À Sucy-en-Brie, la cité Verte, gérée par la SCIC, est dans un état déplorable. Durant la récente période de grand froid (- 7° C), il y a eu interruption de la distribution d'eau chaude et du chauffage. Le manque d'entretien, tant des parties communes que des appartements, est scandaleux (fuites d'eau, réseau électrique hors normes).Ce qui n'empêche nullement la SCIC de prévoir une hausse des charges de 27 % !

Là encore une pétition signée en quelques jours par 500 personnes vient d'être remise à la SCIC.

A Maisons-Alfort, les locataires de la cité des Planètes, gérée par la SCIC, sont parvenus par leur mobilisation collective (pétitions, assemblées, articles de presse et démarches vis-à-vis des conseillers municipaux) à annuler une hausse de loyers qui devait se monter à terme jusqu'à 50 % en cas de renouvellement de bail pour 500 locataires. La SCIC ne s'embarrassait même pas du prétexte de travaux : elle n'en prévoyait d'ailleurs pas alors que les appartements de cette cité, construite dans les années 1950, n'ont jamais été rénovés et sont très mal insonorisés, l'installation électrique est hors normes, les fenêtres pourries. Contrainte de remballer son programme de hausse de loyers en décembre, la SCIC revient à la charge avec des propositions de travaux certes, mais avec des hausses de loyers à la clé.

La conférence de presse a permis de dénoncer l'attitude de bailleurs qui ont encaissé les loyers et les charges sans effectuer les travaux indispensables d'entretien et de remise aux normes et qui, aujourd'hui, veulent faire payer les rénovations par les habitants. A été aussi dénoncé le désengagement de l'État dans le logement social. Dans le budget logement 2003, le soutien au parc privé (1,24 milliard d'euros) est deux fois plus important que celui du parc social (558 millions d'euros). Sur quatre nouveaux logements, il ne se construit qu'un seul logement social. Les aides à la réhabilitation des logements sociaux (Palulos) sont en chute libre (138 414 logements avec une réhabilitation lourde en 1994, 88 102 en 2001) alors que le vieillissement les rend insalubres et dangereux. La hausse des loyers et des charges, combinée au blocage des salaires et à l'augmentation du chômage, jette à la rue les familles populaires. Le nombre d'expulsions dans le Val-de-Marne comme dans le pays s'accroît. La pénurie de logements sociaux fait, à l'inverse, le bonheur des spéculateurs immobiliers et des bailleurs privés. Dans plusieurs cités, les locataires se mobilisent pour exiger que les travaux de réhabilitation s'effectuent sans hausse de loyers et sans hausse de charges.

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