Le gouvernement, dans un but dit-il de simplification, envisage de retirer aux Urssaf le recouvrement des cotisations des commerçants et artisans qui dépendent du régime de la Sécurité sociale, pour en charger les caisses de retraites qui semblent d'ailleurs considérer cela comme un cadeau empoisonné.

Si cette réforme débouchait, cela pourrait aboutir à supprimer des emplois dans les Urssaf, voire à supprimer certaines antennes, et cela inquiète beaucoup le personnel qui se prépare à réagir.

Il est vrai que le système actuel est compliqué à souhait. Les travailleurs indépendants, commerçants et artisans cotisent aujourd'hui à trois organismes différents : l'Urssaf pour la famille et la CSG, les Caisses Mutuelles Régionales pour la maladie et la maternité et la Cancava ou l'Organic pour la vieillesse. De ces trois organismes, seule l'Urssaf dépend du régime général de la Sécurité sociale. Chaque organisme a ses règles qui ne se superposent pas, ce qui est source de tracasseries et aussi de procédures entre eux.

Le " guichet unique " que propose le gouvernement va consister à retirer aux Urssaf le prélèvement des cotisations famille et CSG pour les donner aux caisses de retraites. Mais est-ce seulement pour simplifier les prélèvements que le gouvernement, en la personne du secrétaire d'État aux PME, Renaud Dutreil, va instaurer un " guichet unique " pour les travailleurs indépendants ? On peut en douter. D'ailleurs, les organisations de travailleurs indépendants réclament plutôt une simplification et une harmonisation des régimes que cette simplification qui semble bien illusoire.

La Cancava pour les artisans et l'Organic pour les commerçants, qui sont les caisses de retraites, seront chargées de prélever toutes les cotisations. Mais elles n'ont actuellement ni les moyens ni le personnel pour le faire.

Si ce " guichet unique " risque d'être un fardeau pour les caisses de retraites, côté Urssaf cela risque d'être le début d'une réduction de personnel. En effet cela représenterait une diminution de près de 20 % du travail et par voie de conséquence un risque de perte d'emplois chiffré à près de 3 000 sur les 12 000 employés, et des fermetures de caisses.

C'est cela qui met les travailleurs des Urssaf en colère. Une grève était donc prévue dans un grand nombre de centres d'Urssaf le lundi 17 février, jour où les chèques arrivent.