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Dans le monde
Les amitiés du Parti Socialiste et de Laurent Gbagbo
Suite aux manifestations antifrançaises orchestrées par le pouvoir ivoirien à Abidjan, le Parti Socialiste, par la voix de son premier secrétaire, François Hollande, a condamné l'action diplomatique de la France, parlant même " d'échec total de la diplomatie française ". Qu'il cherche à se démarquer de la politique du gouvernement Chirac-Raffarin en Afrique, du moins en paroles, c'est de bonne guerre. Mais il y a une certaine dose d'hypocrisie dans les " critiques " actuelles du PS.
Sur le fond, il n'a pas de désaccord avec la politique africaine du gouvernement Chirac-Raffarin. À aucun moment le Parti Socialiste ne s'est élevé pour dénoncer l'intervention militaire française en Côte-d'Ivoire, voire s'y opposer au Parlement. Le consensus était tel d'ailleurs qu'aucun débat n'a eu lieu à l'Assemblée nationale. Et pour cause ! Le PS est sur la même longueur d'onde que le gouvernement et soutient l'engagement militaire français. Plus encore, il est solidaire et cautionne le régime du président-dictateur Laurent Gbagbo avec qui il a de vieilles affinités.
Du secrétaire du Parti Socialiste François Hollande à Michel Rocard, de Pierre Mauroy à Guy Laberit, le responsable des questions africaines, d'Henri Emmanuelli, le leader du " Nouveau monde " à Jean-Luc-Mélenchon, Laurent Gbagbo bénéficie du soutien de nombreux dirigeants socialistes : il est " un ami " pour les uns, " un camarade " pour les autres. Même Marie-Noëlle Lienemann y va de son couplet affirmant contre toute vérité que Gbagbo est " un président démocratiquement élu " ! Ils n'ont pas de mots assez forts pour défendre l'un des leurs : Laurent Gbagbo et son parti, le Front Populaire Ivoirien, appartenant à l'Internationale socialiste. D'habitude, tout ce beau monde ne mâche pas ses mots pour condamner " les dictateurs " en tout genre. Mais paradoxalement ces mêmes dirigeants sont étrangement muets à l'égard de la Côte-d'Ivoire.
Que les nervis de Gbagbo fassent régner la terreur dans les quartiers populaires d'Abidjan, voilà un problème qui ne les ébranle pas le moins du monde. Que toute sa politique soit basée sur " l'ivoirité ", c'est-à-dire une idéologie ethniste et raciste, digne des pires discours haineux de " Radio Mille collines " qui fut en son temps, en 1994, l'un des acteurs du génocide au Rwanda, ne les inquiète pas un seul instant. Tout au plus certains dirigeants prennent-ils quelques distances avec les exactions de leur protégé... Mais seulement du bout des lèvres !
Dis-moi qui sont tes amis...