Faire croire que l'Irak représente un véritable danger militaire face à l'arsenal des grandes puissances est déjà en soi une gageure. C'est pourtant cela qui depuis des mois est au coeur de la nouvelle campagne d'intoxication lancée par les dirigeants américains et leurs complices, via les inspections et les rapports des représentants de l'ONU sur le terrain. Depuis des mois, la moindre douille, le moindre obus collecté, fût-il vide, est promu au rang de pièce à conviction de l'expansionnisme irakien. Mais le bilan est si maigre que tout ce joli monde en est à évoquer des " indices " certains, mais des " preuves " non !

Bien sûr, tout cela est pour l'avant-scène, puisque quels que soient les résultats des enquêtes, rapports et autres inspections, les États-Unis et leurs alliés interviendront, au jour et à l'heure qu'ils décideront.

Mais ils n'essayent même pas de faire semblant d'être sérieux.

Lors de sa dernière conférence de presse vers laquelle étaient fébrilement tournés tous les médias du monde, l'adjoint de Bush, Colin Powell, s'est appuyé, entre autres, sur ce qu'il a appelé un " excellent dossier présenté par le Royaume-Uni, qui décrit en détail les activités de dissimulation irakiennes " ! Rien de moins.

Mais il s'avère que cet " excellent dossier " est une minable compilation sans intérêt, établie de bric et de broc. Onze de ses pages sont " entièrement puisées dans des documents universitaires ". Un chercheur américain y a même reconnu quatre pages recopiées telles quelles, fautes d'orthographe et de grammaire comprises, de sa thèse de troisième cycle ! Celle-ci date de douze ans et contient des informations dépassées et sans intérêt.

Voilà le genre " d'indices certains " sur lesquels Bush et ses alliés s'appuient. Mais pourquoi faire sérieux lorsqu'on est prêt à faire flèche de tout bois et que la décision de faire la guerre est prise ?

Tout est mensonge dans les mascarades organisées pour orienter l'opinion publique. Ce recopiage d'écolier pourrait faire sourire s'il ne s'agissait des préparatifs d'un conflit dont le peuple irakien sera victime, et dont on voudrait rendre complices les peuples au nom desquels Bush et ses alliés interviendront.