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- Lutte ouvrière n°1801
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Dans les entreprises
Philips-Miribel (Ain - banlieue de Lyon) : Une ambiance électrique
Une forte minorité de travailleurs de l'usine Philips Éclairage de Miribel, dans l'Ain, en fait en banlieue lyonnaise, est en grève depuis le lundi 27 janvier, bloquant le portail de l'usine. Leur principale revendication porte sur les salaires car, ici comme partout, les hausses de prix depuis le passage à l'euro ont provoqué une baisse du pouvoir d'achat, alors que la dernière augmentation date de l'année 2000.
Les grévistes ont fixé leur revendication à 120 euros, et tiennent à ce que cette augmentation soit uniforme pour qu'elle profite avant tout aux bas salaires. Mais ils demandent aussi l'embauche des intérimaires, qui sont une cinquantaine dans l'usine pour environ 150 embauchés à la production, et la reconnaissance des maladies professionnelles. De nombreux ouvriers, qui sont surtout d'ailleurs des ouvrières, souffrent de problèmes articulaires provoqués par les gestes répétitifs, et la direction n'hésite pas à se débarrasser des moins productifs en pratiquant des licenciements pour inaptitude physique.
L'usine n'en est pas à ses premières luttes, ce qui explique sans doute l'arrivée récente d'un nouveau directeur à la réputation de patron de choc. Lors d'une grève sur un autre site, il avait foncé en voiture sur les grévistes ! Et à présent, il tente d'appliquer les méthodes Sarkozy dans la boîte : il a sélectionné des contremaîtres prêts à faire les gardes-chiourme, et a tenté d'imposer un syndicat à sa botte lors des dernières élections de délégués du personnel.
Mais il se heurte à la résistance d'un noyau de travailleurs soudés par de précédentes luttes. Alors suite à la réussite d'un débrayage sur les salaires lundi dernier, il a été décidé de passer à la vitesse supérieure en bloquant l'usine. Depuis, une soixantaine de travailleurs se relaient devant les grilles, avec le moral au beau fixe, même si c'est sous la neige !
Évidemment, le patron use de toutes les ficelles pour venir à bout des grévistes : envoi d'huissiers, menaces d'interventions policières, pseudo-négociations où il ne propose que des broutilles, tentatives de monter les non-grévistes contre les grévistes accusés de mettre en péril l'entreprise, et même chantage à la délocalisation. Des ateliers ont déjà déménagé en Pologne et en Écosse, et il est bien possible que la direction ait l'intention de continuer dans le même sens, mais les grévistes refusent de céder à ce chantage, d'autant qu'ils savent bien que dans d'autres usines du groupe les travailleurs ont souvent accepté tout ce que la direction leur imposait avec le chantage à la fermeture... pour être malgré tout mis à la porte au bout du compte.
Alors à Miribel, pas question d'accepter un recul des acquis ! Philips doit payer pour assurer des conditions de travail et un salaire décents !