Licenciements : Fillon dénonce quelques patrons-voyous... pour mieux laisser faire06/02/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/02/une1801.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Licenciements : Fillon dénonce quelques patrons-voyous... pour mieux laisser faire

Fillon, le ministre du Travail, n'y va pas avec le dos de la cuillère : " Il faut que le gouvernement fasse respecter la loi, y compris au pénal. L'enquête sur Metaleurop est une priorité. Nous irons jusqu'au bout. Le but est d'obtenir réparation, mais il est aussi de dissuader les pirates de l'économie ", a-t-il dit. Le ministre des Affaires sociales montrerait donc les dents à tous ces patrons qui mettent la clé sous la porte sans crier gare et sans se soucier des lois et des règlements. Mais en fait quelles lois, quels règlements ? De son côté Perben, ministre de la Justice, confirme et signe en déclarant : " Je souhaite plus encore que d'autres que les procureurs fassent preuve de vigilance et de sévérité vis-à-vis des patrons qui ne respectent pas le droit. "

Les plans sociaux se succèdent, n'épargnant aucune branche d'activité. Impunément, les patrons des entreprises les plus importantes et les plus florissantes donnent l'exemple, annonçant des suppressions d'emplois, des licenciements secs, des fermetures de sites, sans avoir à rendre de comptes aux pouvoirs publics, et encore moins aux salariés. Jospin répondait aux travailleurs de Michelin menacés par le chômage que la mission de l'État et du gouvernement n'était pas d'intervenir dans ce genre d'affaires. Le ministre des Affaires sociales du gouvernement de droite déclare, roublard : " Je n'ai pas dit que l'État ne pouvait rien faire. On ne peut pas interdire les maladies, mais on doit les soigner et surtout les prévenir. "

On menace donc quelques patrons, dits voyous, des foudres de la justice, si toutefois celle-ci les rattrape. Quant aux autres, tout va bien, ils peuvent continuer d'exploiter les travailleurs, d'empocher les subventions, de profiter des exonérations de charges sociales et fiscales et d'accumuler des profits, pour ensuite faire leurs comptes dès que ça leur convient, fermer boutique et aller recommencer la même opération un peu plus loin. La loi, celle du marché, celle de la liberté d'entreprendre, est alors respectée. Rien à dire donc puisque, au-delà de quelques tumeurs (mais qu'on laisse se développer), le corps de l'économie serait sain.

Les patrons sont tous des voyous, sont tous des licencieurs qui agissent impunément. Au moment où une décision brutale choque l'opinion, le gouvernement et ses ministres spécialisés versent quelques larmes de crocodile, exposent au public leur indignation et récitent des fadaises sur le droit, la justice, la solidarité... De bien beaux mots, dont chaque travailleur ne peut que constater jour après jour qu'ils ne sont que des mensonges et des tromperies.

Partager