Guadeloupe : Les travailleurs municipaux en grève générale06/02/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/02/une1801.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Guadeloupe : Les travailleurs municipaux en grève générale

Depuis la fin janvier les travailleurs communaux de l'UTC-UGTG (Union des Travailleurs Communaux - Union Générale des Travailleurs Guadeloupéens) sont en grève. Les travailleurs liés au syndicat nationaliste réclament l'embauche définitive des travailleurs précaires. Cette revendication concerne 5 000 jeunes travailleurs à contrats précaires.

Les 34 communes de l'archipel sont touchées par la grève. Dans certaines, les services municipaux sont carrément paralysés. Dans d'autres, ils sont fortement perturbés. Dans un premier temps les représentants syndicaux se sont trouvés face à un mur. Ils n'avaient aucun interlocuteur. Il a fallu que la grève se renforce, que les grévistes expriment leur mécontentement, que des haies de conteneurs d'ordures soient dressées ici et là sur les routes, qu'ils bloquent l'entrée des mairies, qu'ils paralysent les services pour que les maires consentent à discuter avec eux.

Lundi 3 février, à l'initiative du président de l'association des maires, une première réunion s'est tenue entre représentants syndicaux et maires de plusieurs communes. Rien n'a été formellement décidé mais certains maires se sont dits prêts à trouver une solution pour l'embauche durable des travailleurs précaires. Toujours est-il que la grève se poursuit.

Face à ceux qui leur reprochent leur grève, les délégués syndicaux de l'UGTG répondent qu'avant de faire la grève ils ont cherché à maintes reprises à rencontrer les maires et qu'ils n'ont pas eu de réponse.

L'arrêt du fonctionnement des cantines scolaires gêne les élèves et les parents d'élèves mais pour l'instant ces derniers comprennent le mouvement. Comment en serait-il autrement quand chacun a un fils, une fille, un cousin, un parent, en situation d'emploi précaire ou au chômage ?

Quant aux maires, beaucoup ont embauché avant les dernières élections municipales pour augmenter leurs scores électoraux. Les élections passées, ils veulent se débarrasser de ceux qu'ils ont embauchés par calcul électoral. C'est trop facile. Et c'est aussi contre ces pratiques qui durent depuis des décennies que l'UGTG dit " stop ". Jusque-là, les maires se comportaient dans leur grande majorité comme de véritables petits potentats dans leur commune, faisant régner la terreur chez les employés. Ces temps-là sont révolus et les maires se trouvent aujourd'hui fort surpris de la perte de leur autorité. Les travailleurs municipaux relèvent la tête et ne les craignent plus.

Beaucoup de maires déclarent qu'ils n'ont pas d'argent pour embaucher plus de monde durablement. Mais ils refusent de s'en prendre à l'État qui, seul, pourrait renflouer leurs caisses. À plus forte raison se refusent-ils à mobiliser la population pour exiger de l'État plus de moyens financiers. Ils sont si respectueux de cet État, si soucieux de leur image de " bons gestionnaires " avec leurs maigres deniers qu'ils se retrouvent aujourd'hui pris à leur propre piège.

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