A Brignoud, près de Grenoble, 169 familles sont menacées à ce jour par la fermeture programmée dans un peu plus d'un an du site d'AtoFinaElf annoncée brusquement par la direction à la fin de l'année 2002.

Le groupe a annoncé, d'ici à 2005, 1400 suppressions d'emplois. Au sud de Grenoble, l'usine AtoFina de Jarrie est elle aussi touchée puisque la fermeture de deux ateliers est annoncée, soit 95 emplois en moins.

Samedi 25 janvier, une manifestation de soutien aux travailleurs de Brignoud a regroupé, selon les organisateurs, 2 500 personnes. Des délégations de travailleurs des autres sites d'AtoFinaElf du pays étaient présentes. Après un hommage rendu à un travailleur de l'entreprise mort des suites d'une maladie professionnelle, et dont les obsèques avaient lieu au même moment que la manifestation, celle-ci a parcouru les rues de Brignoud pendant plus d'une heure.

Enfin, sur la place du marché, un délégué CGT de l'entreprise a pris la parole. Révolté, il a rappelé le salaire exorbitant de Thierry Desmarest qui émarge dans le peloton de tête des plus hauts salaires avec 3,3 millions d'euros de salaire annuel, auquel il faut ajouter un million d'euros de plus-value sur ses stock-options 2001, et qui, lui, ne connaît pas l'angoisse du lendemain ! Il a dénoncé ensuite, entre autres, les milliards de profits engrangés par le trust, les fonds publics de l'État et du Conseil général empochés sans vergogne, qui n'empêchent en rien les licenciements et pour lesquels aucun compte n'est demandé !

Lors de l'inauguration, le 14 décembre dernier, du gymnase du lycée de Villard-Bonnot, les travailleurs d'Ato avaient d'ailleurs interpellé le député PS du secteur, Brottes, pour lui rappeler ses discours rassurants sur la non-fermeture du site comme ceux du secrétaire d'État à l'Industrie du gouvernement de gauche précédent, Christian Pierret. Des discours encore et des mensonges toujours ! Le trust AtoFinaElf, multimilliardaire, qui a distribué l'année dernière des dividendes en augmentation de 15 %, n'hésite pas à semer la désolation dans le monde ouvrier en réduisant à la misère et au désespoir des familles entières brusquement privées d'emplois. La vallée du Grésivaudan, vallée ouvrière de la région grenobloise, a depuis de nombreuses années payé un lourd tribut à la soif de profit des capitalistes qui ont fermé ou réduit les emplois d'usines jugées non rentables. Hier, c'étaient les papeteries de Lancey, de Moulin-Vieux, les usines Bonmartin, Sodipan, Hewlett-Packard au Versoud, Cebal et Rhenalu qui étaient touchées... aujourd'hui, c'est AtoFinaElf à Brignoud. Alors, les travailleurs comptent bien se battre jusqu'au bout contre ces nouvelles suppressions d'emplois et la fermeture du site.

C'est à AtoFinaElf de prendre sur ses profits pour payer et assurer un avenir digne à tous ceux qui ont sué sang et eau pour les produire !