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- Lutte ouvrière n°1799
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Dans les entreprises
SNCF : Halte aux suppressions de postes !
Gallois, président de la SNCF, prend prétexte du déficit annoncé en 2002 pour tenter de justifier l'injustifiable, à savoir la diminution encore accentuée des effectifs alors que la charge de travail ne diminue pas, au contraire même, dans bien des secteurs.
Ce déficit s'élève à quelque 248 millions d'euros pour l'année 2002 et serait dû principalement à l'augmentation des péages versés à RFF (Réseau ferré de France), propriétaire des lignes, pour l'utilisation de toutes les infrastructures du réseau ferré, et à la stagnation sinon au recul du trafic de marchandises. Du coup, Gallois insiste de nouveau sur l'exigence de " rentabilité ". Il le fait d'autant plus que l'année 2003 est celle de l'ouverture du fret à la concurrence européenne et que la SNCF se prépare donc à faire des cadeaux aux industriels clients pour les attirer et... les retenir.
La rentabilité, pour les patrons du secteur public comme pour ceux du secteur privé, passe par la réduction de la masse des salaires versés. Il y a quelques mois à peine, les organisations syndicales avaient dénoncé le manque d'un millier d'embauches par rapport aux besoins minimums. Aujourd'hui, d'après le nouveau budget, près de 2300 emplois devraient disparaître à la SNCF. Les départs en retraite seront encore moins remplacés et les postes occupés auparavant, purement et simplement supprimés. Cela signifie pour les roulants des emplois du temps encore plus délirants ; cela signifie aussi, dans les ateliers, pour combler le manque de travailleurs, des directions locales qui imposeront la généralisation du travail en 3x8. Dans le même temps, comme il faudra faire le même travail à moins nombreux et en moins de temps, les opérations, y compris celles impliquant la sécurité du transport, seront expédiées... Enfin dans les bureaux et dans tous les guichets commerciaux, les horaires et les conditions de travail subiront eux aussi les conséquences de cette politique tandis que les usagers - désormais rebaptisés clients - seront bons à faire la queue et à payer plus cher un service dégradé.
Les organisations syndicales protestent contre les orientations budgétaires décidées pour 2003 par la SNCF et font en particulier campagne auprès des cheminots pour qu'ils s'expriment ... aux élections du conseil d'administration de la SNCF, le 29 janvier prochain, conseil où, à côté de Gallois, sur dix-huit personnes, six seulement sont élues par les salariés de l'entreprise et de ses filiales ! Les élus syndicaux, quels qu'ils soient, n'y ont aucun poids pour imposer à Gallois qu'il embauche au lieu de supprimer des emplois.
Il faudra d'autres rendez-vous aux cheminots - ailleurs que dans des bureaux de vote - pour imposer à la SNCF les embauches indispensables.