- Accueil
- Lutte ouvrière n°1799
- PS : À gauche toute... pour revenir au pouvoir
Leur société
PS : À gauche toute... pour revenir au pouvoir
La préparation du congrès du PS qui se tiendra à la mi-mai voit tout ce que ce parti compte comme ténors ou candidats à ce rôle multiplier motions, contributions et textes d'orientation aux titres plus ronflants les uns que les autres.
À l'exception de Fabius et de Strauss-Kahn (encore que ce dernier ait prétendu sans sourciller, devant Olivier Besancenot lors de l'émission " 100 minutes pour convaincre " qu'il était plus radical que lui), c'est à qui sera le plus radical. On ne dirait pas que ces gens-là viennent de gouverner pendant cinq ans .
Martine Aubry prétend vouloir " une ligne de gauche courageuse, en rupture avec ceux qui n'ont pas le courage de défendre leurs opinions, sauf dans les déjeuners particuliers avec les journalistes, dans les dîners en ville, avec la gauche et la droite parisienne ". Féroce, l'ex-ministre de l'Emploi de Jospin ! On a envie de crier : " Des noms, des noms ! ". Emmanuelli et Mélenchon constatent, eux, qu'" aucune des ruptures nécessaires avec la logique de la marchandisation du monde n'est réalisable si l'indépendance du politique à l'égard des intérêts privés du capital n'est à nouveau garantie, si les choix politiques et sociaux ne sont pas replacés sous le contrôle effectif des citoyens ". Et il eût été étonnant que Jack Lang ne figure pas dans la liste de ces officiers qui déclarent les guerres une fois les batailles finies et perdues : " La lutte de classe et l'exploitation demeurent une réalité ", découvre-t-il !
Dans cette surenchère, Cambadélis en connaisseur a beau jeu de dénoncer " la polka des ambitions " : les rivalités entre jeunes et vieux loups du PS ne donnent des déclarations incendiaires contre le capitalisme que lorsqu'ils sont écartés du pouvoir, et dans le seul but d'y revenir.
Ces ex-ministres socialistes ne se préparent évidemment ni à instaurer le socialisme, ni même à retrouver le chemin de la lutte de classe. Ils visent seulement à gagner les élections, à capter l'électeur populaire en lui chantant la chanson qui lui plaît : celle du changement. Ils n'ont pas l'intention, s'ils reviennent aux affaires, de tenir leurs promesses, de s'en prendre au capital ou de faire aux patrons la plus légère peine. Pas plus qu'avant