Bourg-en-Bresse : Un jugement qui soulève l'indignation16/01/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/01/une1798.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Bourg-en-Bresse : Un jugement qui soulève l'indignation

Le tribunal de Bourg-en-Bresse a annoncé mercredi 8 janvier la condamnation d'une mère de famille à un mois de prison avec sursis, assortie d'une mise à l'épreuve pendant trois ans pour " carence éducative ". Le procureur de la République l'avait inculpée en décembre pour n'avoir pas assez surveillé ses deux fils de 14 et 16 ans, qu'elle élève seule depuis des années tout en travaillant à plein temps, et pour ne pas avoir su les empêcher de faire des bêtises dans le quartier de Péronnas - commune de l'agglomération de Bourg - où ils habitent.

Cette mère de famille devrait faire appel. Même la presse locale, rarement critique avec les décisions de la Justice, a fait part de son étonnement. D'abord, cette mère de famille a été condamnée alors même que ses enfants ne sont pas encore passés devant un juge pour enfants. À ceux-ci il est reproché du tapage nocturne, des boîtes aux lettres endommagées, quelques tags et un comportement agressif au collège de Péronnas. Bref, il ne s'agit pas de grands délinquants multirécidivistes, même si, lors du procès, on leur a collé toutes les " incivilités " de la commune sur le dos.

Mais ce qui a le plus choqué est que des juges osent condamner une mère de famille à de la prison (même si c'est avec sursis), en lui faisant longuement la morale sur la meilleure façon d'éduquer ses enfants. Comme si cela allait l'aider à mieux s'occuper d'eux et lui faire retrouver son autorité ! D'autant plus qu'elle a elle-même réclamé, sans grand succès, l'aide d'un éducateur pour l'un de ses fils.

Les représentants de l'ordre sont rapides et expéditifs pour s'en prendre aux plus pauvres ou aux plus fragiles. Cela ne les gêne pas de faire de la démagogie sécuritaire et de désigner, comme responsable de tous les maux d'une petite ville, une mère de famille qui doit déjà affronter les milles difficultés de la vie quotidienne.

Sans même attendre les nouvelles lois rédigées par Sarkozy et Perben, et encouragés par le climat anti-pauvres qu'entretient le gouvernement, ces gens-là savent trouver les articles de loi pour justifier leur décision.

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