Cela sonne désormais comme une rengaine : d'après les chiffres gouvernementaux eux-mêmes, le chômage a encore augmenté au mois de novembre, de 0,6 %. Sur un an, la progression frôle les 5 %.

Il y a donc à présent officiellement en France 2 300 000 demandeurs d'emploi. Mais ce nombre ne donne qu'une image très atténuée de la réalité. Car en matière de lutte contre le chômage, la principale, sinon la seule, action des gouvernements depuis des années a été... de faire sortir les chômeurs des statistiques. En sont ainsi exclus les personnes en stage, toutes celles qui sont en formation, celles qui travaillent avec des contrats bidons, les préretraités, ceux qui ont travaillé plus de 78 heures dans le mois. Et ceci sans parler de tous ceux qui sont trop découragés pour continuer à se signaler à l'ANPE, ou que celle-ci raye de ses listes sans préavis, pour avoir renvoyé un papier un peu trop tard à son gré.

Ce n'est évidemment pas le gouvernement actuel qui va prendre des mesures obligeant les patrons à embaucher, lui qui fait sauter quelques limitations symboliques aux licenciements, et qui donne l'exemple en supprimant des postes dans la fonction publique.

Alors, pour consoler les chômeurs en cette période de nouvelle année, il reste les cartomanciennes, les mages estampillés " experts économiques ". Ceux-ci prédisent pour 2003 une amélioration de la situation... sauf si celle-ci se détériore, par exemple à cause d'une guerre en Irak.

Il est certain qu'avec des prédictions comme celles-là, on est sûr de ne pas se tromper. Mais il est tout aussi certain que pour venir à bout de ce fléau social permanent qu'est devenu le chômage, les travailleurs ne devront compter que sur leurs luttes.