Les " golden parachutes "... ou le licenciement version Neuilly-Auteuil-Passy02/01/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/01/une1796.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les " golden parachutes "... ou le licenciement version Neuilly-Auteuil-Passy

Pendant que l'Unedic rogne sur l'indemnisation des chômeurs, il y a des personnes, pourtant dans le même système économique, mais à l'autre bout, aux postes de commandes, qui sont loin d'être logées à la même enseigne.

C'est même l'évolution inverse qui se produit selon une enquête du journal La Tribune.

Cette enquête révèle que les " golden parachutes ", c'est-à-dire les indemnités octroyées aux patrons en cas de licenciement par leur entreprise, ont connu un essor remarquable depuis les années 1980 aux États-Unis. Sous les effets de la crise, avec leur lot de restructurations, de plans de redressement, de fusions et acquisitions, il fallait aux capitalistes des directeurs " prêts à sauter "... mais ils y ont mis le prix. Un gros paquet de stock-options, deux ans en moyenne du dernier salaire, en général un point de chute bien douillet, et le patronat s'est adapté à cette instabilité.

Ainsi, des dirigeants américains de Bcom3, racheté par le groupe français Publicis, s'étaient prévu des " golden parachutes " dont le plus " or massif " était celui d'un certain Craig Brown : 250 000 dollars de salaire annuel, à partir de la date de son départ, volontaire ou non, et cela jusqu'à dix ans après sa mort ! Après cela les indemnités des autres membres de la direction américaine apparaissent presque légères : deux ou trois années de salaire, et une couverture sociale, un système de retraite à prestation définie, le droit à la levée des stock-options avant échéance, des services de consultants de leur ex-entreprise à leur service pendant un an...

En France, Jean-Marie Messier a réclamé 20,44 millions d'euros. L'ex-PDG d'Elf est parti avec entre 22,9 et 30,5 millions d'euros (entre 150 et 200 millions de francs) de stock-options et une indemnité d'éviction comprise entre 18,2 et 19,8 millions d'euros (120 à 130 millions de francs). On connaît en revanche moins l'astuce utilisée par François Grapotte, l'ex-PDG de Legrand, lui assurant à vie chaque année 50 % de la moyenne de ses deux dernières années de salaire.

Il y a des licenciés qui abusent... mais ce n'est pas ceux-là que dénoncent, en France, le Medef et la bande Raffarin-Chirac.

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