Après avoir manifesté devant le siège de l'association qui les emploie, déployé des banderoles devant l'hôtel de ville et distribué des tracts sur le marché, les aides à domicile d'Oullins en grève se sont invitées au Conseil municipal jeudi 19 décembre.

Le maire UMP a eu beau se retrancher derrière le fait que leur employeur n'est pas la municipalité mais l'association Oullins Entr'aide, il n'a pas pu nier que lui-même était, il n'y a pas si longtemps, président de cette association. Il y a d'ailleurs dans le conseil d'administration de cette association plusieurs conseillers municipaux, dont une adjointe au maire qui a justifié pour cette année une baisse de subvention de plus de 30 000 euros, en expliquant que les finances de cette association étaient saines et qu'il y avait un reliquat d'un peu plus de la même somme sur l'exercice précédent.

Les finances peuvent être saines, puisque les bases indiciaires qui servent à établir les salaires des aides à domicile n'ont pas évolué depuis de nombreuses années, et ce n'est que du fait de l'attribution d'une prime de rattrapage permettant de placer les salaires au niveau du Smic que l'association Oullins Entr'aide reste dans la légalité concernant les salaires. Mais comme la plupart des employées sont à temps partiel, c'est bien en dessous du Smic qu'elles sont en réalité payées. De plus, la prime de blouse qui leur est versée pour les travaux salissants au domicile des personnes âgées ne leur était versée qu'au prorata de leur utilisation. C'est ainsi que certaines n'avaient droit qu'à l'équivalent d'une demi-blouse !

Les aides à domicile demandent l'attribution d'un treizième mois, qui existait dans la convention collective précédente. Le conseiller municipal Lutte Ouvrière est intervenu pour qu'on leur accorde immédiatement, au moins sous forme de prime de fin d'année, l'équivalent de ce treizième mois, en rétablissant le niveau des subventions à cette association à ce qu'il était les années précédentes. Mais pour le moment elles ont obtenu la prime de blouse intégrale ainsi qu'un complément de prime de fin d'année de 51 euros.

C'est évidemment très loin du compte et les aides à domicile sont bien décidées à obtenir la totalité de ce qu'elles revendiquent.