En Suède... comme ailleurs : Le visage policier des " libertés " bourgeoises25/12/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/12/une1795.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

En Suède... comme ailleurs : Le visage policier des " libertés " bourgeoises

Souvent encensé par les tenants du " capitalisme à visage humain " dans un passé récent, le prétendu " modèle " suédois vient de prendre un nouveau coup. En tout cas, aux yeux de qui aurait cru ceux qui, notamment des dirigeants socialistes européens, présentaient et présentent encore parfois la Suède (gouvernée depuis longtemps par un Parti Social-Démocrate) comme l'exemple d'une démocratie qui allierait une économie de marché prospère avec la neutralité militaire et la plus grande liberté pour les citoyens.

La presse suédoise vient en effet de publier un rapport officiel qui témoigne de l'ampleur de la surveillance politique exercée sur la population depuis 1945.

Dans ce pays qui compte moins de neuf millions d'habitants, plus d'une personne sur cent a été fichée par les divers services de renseignements et de police, ou mise sur écoute téléphonique pendant des années, en raison de ses idées communistes, réelles ou supposées. Cela, avec l'accord des dirigeants social-démocrates, et de nombreuses années encore après qu'une loi de 1969 eut interdit (!) de telles pratiques.

Depuis près d'un siècle, l'État suédois affiche sa " neutralité ". Que celle-ci ait rimé, durant la Guerre froide, avec la chasse aux communistes ne surprendra que les naïfs : sous couvert de neutralité, la bourgeoisie suédoise n'a toujours défendu que ses propres intérêts. Quitte, durant la Première puis la Seconde Guerre mondiale, à armer simultanément chacun des camps belligérants, et à ce que les dirigeants du pays, social-démocrates compris, aient entretenu les meilleures relations possibles avec eux. Ce qu'ont confirmé des " révélations " récentes sur les complaisances des autorités vis-à-vis du régime nazi (auquel elles remirent des opposants, des réfugiés ou des déserteurs de l'armée allemande) durant le dernier conflit mondial.

La surveillance politico-policière de la population, que relève le rapport cité, ne fait que compléter le tableau. Évidemment, il n'a rien d'original : en France, en Grande-Bretagne, aux États-Unis, etc., de telles pratiques sont monnaie courante, comme le rappelle de temps en temps tel ou tel " scandale ". Ce qui fait scandale, précisément, c'est que s'étalent au grand jour des agissements de l'appareil d'État qui, bien que courants, restent habituellement cachés.

Mais cette énième confirmation de la réalité du fonctionnement de l'État bourgeois, et de son rôle répressif, n'en prend que plus de poids quand elle vient d'un pays que l'on a parfois présenté comme l'un des plus démocratiques de la planète.

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