D'après les associations de consommateurs qui ont visité plus de 1100 hyper et supermarchés, les prix ont augmenté en moyenne de 8,2 % sur les deux dernières années. Et l'hebdomadaire Que Choisir ? confirme que les prix augmentent bien plus vite dans le caddie de la ménagère que les chiffres officiels de l'inflation.

Ainsi les Danone Velouté ont augmenté de 16,5 %, l'huile de tournesol Fruit d'Or de 28,5 %, les biscuits Lu à la framboise de 21,8 %, le Nesquick de 15,9 %, etc. Cela s'explique par de petits coups de pouce donnés lors du passage à l'euro : le produit à 8,90 F par exemple s'est retrouvé à 1,49 euro, en dessous du seuil psychologique de 1,50 euro, mais la hausse était bel et bien de presque 10 %.

Cela s'explique aussi par la répercussion dans les prix au public de ce que les grands distributeurs appellent les " marges arrière ", c'est-à-dire les rabais, chaque année plus importants, qu'ils imposent à leurs fournisseurs, sous prétexte de promotion dans les prospectus, dans le magasin lui-même en tête de gondole, etc. Inévitablement le fournisseur finit par intégrer dans ses prix de revient une partie de ces manques à gagner et le distributeur fait payer ce réajustement au client.

D'où ce trou grandissant dans le porte-monnaie de la ménagère, même si le gouvernement, en torturant son indice des prix, veut lui prouver que son pouvoir d'achat est à peine écorné !