Maisons-Alfort : La mobilisation des locataires fait annuler les hausses de loyers18/12/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/12/une1794.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Maisons-Alfort : La mobilisation des locataires fait annuler les hausses de loyers

A la cité des Planètes de Maisons-Alfort, la SCIC, qui gère 800 des 1200 logements, voulait imposer de nouveaux loyers, en hausse de 30 à 50 % ! La SCIC s'appuyait sur une loi scélérate de 1989 qui permet à un bailleur d'augmenter les loyers en fonction du voisinage, en cas de renouvellement de bail.

Tant que les locataires n'avaient pas réagi collectivement, la SCIC est parvenue à faire signer plusieurs résidents, y compris en les menaçant par huissier. A terme, 500 locataires étaient visés.

Mais dès la nouvelle connue, en octobre, plusieurs locataires ont commencé à riposter. Ils ont fait signer une pétition par plus de 600 personnes et appelé à une réunion le 22 novembre. Ce jour-là, 130 habitants ont participé à cette assemblée générale où a été votée l'" annulation de toutes les hausses de loyers ". Un comité de 21 locataires chargé de mettre en oeuvre les décisions de l'assemblée a été élu. Il comprenait notamment un militant de Lutte Ouvrière qui a animé plusieurs luttes de locataires dans la cité, une militante du Comité Chômeurs salariés d'Alfortville, et plusieurs militants syndicalistes. Plusieurs expliquaient que " lutter dans leur entreprise pour de meilleurs salaires et lutter ici contre les hausses de loyer, c'est le même combat ".

Les habitants ont décidé d'aller interpeller les maires de Maisons-Alfort et de Créteil, puisque la cité des Planètes est à cheval sur les deux communes. Si les maires ne sont pas à l'origine de ces hausses, ils sont tout de même responsables de ce qui se passe dans leur commune et ont tout à fait les moyens de faire pression sur la SCIC, qui est leur partenaire dans le domaine immobilier.

Les Conseils municipaux de Créteil et de Maisons-Alfort ont voté un voeu réclamant l'annulation des hausses de loyers, tandis que les maires prenaient l'engagement d'intervenir auprès de la SCIC.

De son côté le journal Le Parisien a publié des photos montrant la vétusté des appartements, dans lesquels la SCIC n'a pas effectué de travaux depuis leur construction, il y a plus de quarante ans.

Enfin vendredi 13 décembre, jour prévu de la confrontation locataires-SCIC dans la cité, une lettre de la SCIC annulait les hausses : " Compte tenu des réactions que nous enregistrons, nous avons décidé de ne pas donner suite à cette procédure ". C'est donc toute la procédure qui est annulée, y compris pour ceux qui avaient signé sous l'intimidation.

La mobilisation et la détermination des locataires ont payé. La décision, présentée comme irrévocable, a été annulée en un mois de lutte collective. Il s'agit d'une victoire, même si nous savons que, face à la SCIC, il faudra rester très vigilant. Dans l'immédiat, nous avons décidé à l'unanimité de transformer la prochaine assemblée de la cité en pot de la victoire...

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