Le cadeau du gouvernement aux opérateurs téléphoniques18/12/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/12/une1794.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le cadeau du gouvernement aux opérateurs téléphoniques

Le gouvernement a annoncé vendredi 13 décembre qu'il allait dépenser 44 millions d'euros afin de construire les installations nécessaires à la couverture du territoire pour les téléphones portables.

A l'heure actuelle, il reste environ 1 500 communes en France -essentiellement dans le centre du pays- où il n'est pas possible d'utiliser de portable. Les opérateurs qui se partagent le marché (Orange, SFR et Bouygues) n'ont jamais jugé rentable d'y construire les installations, faute d'une clientèle suffisante. Et tant pis pour les habitants vivant dans des zones isolées, pour qui le téléphone portable représenterait pourtant un réel gain de confort, voire de sécurité.

Dans un premier temps, l'État avait presque fait mine de se fâcher. En septembre 2001, le gouvernement (à l'époque, de gauche) avait obtenu des trois entreprises la promesse de participer au financement des investissements. Mais il faut croire que l'État, si prompt à montrer sa force face aux faibles et aux démunis, est beaucoup moins déterminé lorsque l'affaire touche aux profits de trois trusts richissimes. Finalement c'est le gouvernement qui a cédé, en annonçant qu'il prendrait l'ensemble de la facture à sa charge.

Ainsi, non seulement les opérateurs de mobiles s'enrichissent de manière scandaleuse en pratiquant depuis des années des tarifs élevés, mais voici que l'État va leur faire cadeau d'investissements qui ne les auraient pourtant pas ruinés.

Du temps où le téléphone (fixe) était un service public, France Télécom avait équipé l'ensemble du territoire, sans chercher à distinguer entre zones rentables et zones non rentables. Aujourd'hui que la recherche du profit guide tous les investissements, c'est encore vers l'État que les capitalistes se tournent pour financer leurs dépenses, un État qui s'empresse d'accéder à leurs désirs.

Privatiser les bénéfices et collectiviser les pertes ou certains investissements jugés non rentables, voilà le vrai programme des champions de la " libre entreprise ".

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