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Leur société
Contre le déficit de l'Unedic : Il faut en finir avec le chômage
Mercredi 17 décembre marque l'ouverture des négociations sur l'assurance-chômage entre patrons et syndicats. Les caisses de l'Unedic affichent un déficit de 3,7 milliards d'euros pour 2002, qui passerait probablement à plus de 5 milliards l'année prochaine.
Pourquoi ce trou ? C'est simple, connu et reconnu de tous, y compris des gouvernants et des patrons : le nombre de chômeurs ne cesse de croître. Et cela, malgré les magouilles des ANPE et de l'Unedic pour faire sortir régulièrement des statistiques un grand nombre de salariés sans emploi ou n'ayant que des petits boulots, partiels, temporaires, mal payés. Les radiations administratives auraient en effet augmenté de 79 % depuis la fin 2001 ! De son côté, le ministère de l'Emploi enregistre une baisse des offres d'emploi en CDI ou en CDD de plus de six mois, emplois dont le quart n'est même pas payé plus de 760 euros nets.
Pendant ce temps, les patrons qui ne débauchent pas n'embauchent pas. Et lorsque par exception ils embauchent, ils le font avec des salaires tirés vers le bas et très souvent assortis d'exonérations de cotisations sociales, dont celles aux caisses de chômage.
Mais ces patrons, seuls responsables de la montée du chômage et donc de la baisse des recettes de l'Unedic, sont prêts à faire payer le déficit... aux salariés. Ils expliquent que le nombre de chômeurs indemnisés est trop important et qu'ils coûtent trop cher ! La dégressivité des allocations chômage, qui avait été supprimée en 2000, au moment de la mise en place du Pare (Plan d'aide au retour à l'emploi), revient dans les discours du Medef comme une mesure qui contribuerait à résorber le déficit de l'Unedic. Et puis, les patrons vont se débrouiller pour faire reposer le redressement des comptes de l'Unedic en majeure partie sur les travailleurs qui ont un emploi, par une augmentation de leurs cotisations chômage. De combien ? Cela n'est pas encore dit. Mais ce qui est d'ores et déjà clair c'est que, sous prétexte de partage équitable de l'effort pour combler le trou, les directions syndicales qui mènent les négociations actuelles ont donné leur accord. Les cotisations, qui avaient déjà augmenté en juillet dernier (après une toute petite baisse de 0,2 % en janvier 2002...), représentent aujourd'hui 5,8 % du salaire : 2,1 % pour le salarié et le reste, pour l'entreprise... si elle n'a pas su se débrouiller pour en faire prendre en charge au moins une bonne partie par l'État, qui reversera sa part à l'Unedic on ne sait quand.
En fait, pour remettre en équilibre les comptes de l'Unedic, il faudrait commencer par faire reculer rapidement et massivement le chômage, en interdisant les licenciements collectifs et en imposant, dans tous les secteurs, les embauches qui font gravement défaut.