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- Lutte ouvrière n°1793
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SNCF Région toulousaine : Les cheminots en grève pour les effectifs
Mardi 10 décembre, les agents de conduite de la région de Toulouse étaient toujours en grève. Commencée au lendemain de la journée d'actions et de manifestations du 26 novembre, cette grève entend dénoncer l'arrêt des embauches décidé par Gallois, président de la SNCF.
Le blocage des embauches est un problème pour l'ensemble des travailleurs du rail. Pour les conducteurs de la région du sud-ouest, en cette fin d'année, au moment où se mettent en place les nouveaux horaires (" roulements ") de travail, la situation est devenue tellement insupportable qu'ils ont dû se mettre en grève pour qu'on les entende. Des travailleurs partant en retraite ne sont plus remplacés. Les programmes de formation d'agents de conduite ayant été ralentis pour raison d'économies, il manque dans leurs nouveaux roulements au moins une cinquantaine de postes d'agents de conduite pour avoir des horaires acceptables, du moins compatibles avec une vie familiale normale, ou à peu près normale. Ce manque de personnel apparaît d'autant plus important que le plan régional des transports annonce 134 dessertes supplémentaires d'ici à 2006. Comme dans les autres régions, la direction locale explique par exemple : " Pour 2004, il y aura 17 postes en moins, mais en cas de reprise du trafic, nous pourrions faire appel à la vingtaine de conducteurs détachés dans d'autres régions. " Ainsi, la SNCF pourrait annoncer à un cheminot qu'il doit revenir illico sur Toulouse, même s'il est installé ailleurs, parfois depuis des années. Des travailleurs dont les effectifs, les horaires et le lieu de travail varient en fonction de l'importance du trafic et des calculs de rentabilité de la SNCF, tel est bien l'objectif de Gallois, si on le laissait faire.
Lundi 9 décembre, au treizième jour de la grève, les cheminots de la région toulousaine ont reconduit leur mouvement, la direction n'ayant rien cédé. Leur détermination est leur seul moyen pour contraindre la SNCF à prendre en considération leurs revendications, ne serait-ce que localement. Et si les 180 000 cheminots, tous concernés par cette politique de rentabilité assortie de restrictions de personnel et de moyens, s'y mettaient " tous ensemble " ? La direction n'aurait plus le choix de tergiverser comme elle le fait.
D'un côté, Gallois et le ministre de Robien décident de bloquer toutes les embauches et toutes les mutations, annonçant à l'ensemble des cheminots qu'ils devront faire le même travail, voire plus, avec 1000 travailleurs de moins à l'effectif ; de l'autre, ils se gargarisent d'adresses aux cheminots sur la qualité de la " première entreprise ferroviaire en Europe " que serait la SNCF grâce à eux.
Mais les cheminots ne se payent pas de mots. Et il est grand temps de montrer aux directions régionales, dans le sud-ouest et ailleurs, comme à Gallois et à tous ses compères du gouvernement que si la SNCF veut voir rouler ses trains, elle doit satisfaire aux revendications des travailleurs et en premier lieu, embaucher en suffisance.