La justice au-dessus de la justice29/11/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/11/une1791.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La justice au-dessus de la justice

Accusé du meurtre de sa patronne, condamné en 1994, après une enquête manifestement bâclée, à dix-huit années de prison, Omar Raddad, simple jardinier d'origine marocaine, n'a jamais cessé de clamer son innocence. Après une grâce partielle et sa libération dès 1996, il entendait être jugé à nouveau, comme la loi en prévoit la possibilité, pour faire reconnaître son innocence. Mais amener la justice, en la personne des magistrats de la Cour de cassation, à reconnaître que leurs pairs aient pu se tromper en envoyant peut-être un innocent derrière les barreaux, c'était trop demander. Même les éléments nouveaux présentés par les avocats d'Omar Raddad n'ont pas réussi à ébranler les certitudes, ou l'esprit de corps, de ces justiciers

L'histoire judiciaire n'est pourtant pas avare en affaires dans lesquelles les décisions de cette justice se sont révélées fausses. Le sort de Patrick Dils l'atteste. Son témoignage, après des années de prison, aurait de quoi mettre mal à l'aise ceux qui l'ont condamné au nom, selon la formule rituelle, du peuple français. Il aurait pu semer le doute dans les esprits de ceux qui, imperturbables, ont répondu à Omar Raddad que cette justice à qui il demande des comptes ne se déjuge que très exceptionnellement, afin de ne pas perdre, dit-elle, sa majesté et son prestige.

On voudrait nous faire croire que cette justice-là est non seulement sereine mais juge en toute indépendance. Cela relève du conte de fées. Car ces juges ne sont pas indépendants de leur éducation, des idées dominantes, des préjugés de leur milieu. Patrick Dils et d'autres en ont subi les effets..

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