La colère des victimes de l'amiante29/11/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/11/une1791.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La colère des victimes de l'amiante

Un millier de victimes de l'amiante et leurs proches manifestaient vendredi 22 novembre pour exiger que le versement de leur indemnisation s'accélère, à l'appel de l'Association nationale des victimes de l'amiante, l'Andeva et d'un certain nombre d'organisations syndicales, dont la CGT.

Le Fonds d'indemnisation des victimes de l'amiante (Fiva), créé il y a bientôt deux ans, doit faire face à un nombre grandissant de demandes d'indemnités.

Le gouvernement Jospin avait décidé que le Fiva serait alimenté pour l'essentiel par la branche accidents et maladies professionnelles de l'assurance maladie (financée par les cotisations dites patronales) et pour le reste (un tiers) par l'État. Les grands groupes industriels, responsables de la contamination des salariés, pouvaient espérer raisonnablement se dégager de l'indemnisation. Ceci dit ce fonds pouvait permettre de répondre aux situations les plus urgentes.

Mais les délais d'indemnisation ne font que s'allonger, au lieu de se réduire. C'est choquant, d'autant que des travailleuses et des travailleurs atteints d'un cancer de l'amiante n'ont, malheureusement, qu'une espérance de vie limitée.

Déjà, du vote de la loi instituant le Fiva, en décembre 2000, au décret d'application, il fallut attendre près d'un an. Le conseil d'administration du Fiva, qui doit définir justement les règles d'indemnisation, n'a été mis en place qu'en avril dernier. De ce fait, fin octobre, sur 1969 demandes, le Fiva n'avait encore versé que 370 acomptes, soit 6 100 000 euros. Le Fiva dispose d'un budget de 550 millions d'euros. Il devrait payer les indemnités dans un délai de neuf mois maximum, ce qui n'est pas le cas. Et il n'y a pas que l'obtention de l'indemnisation qui est un véritable parcours du combattant pour les travailleurs victimes de l'amiante, il y a aussi la reconnaissance de la maladie professionnelle qui est tout aussi longue et difficile.

L'actuel gouvernement, comme le précédent, couvre des patrons responsables de milliers de morts - au moins 2000 personnes meurent chaque année en France des conséquences de l'utilisation de l'amiante - au lieu de mettre un terme aux obstacles rencontrés par les travailleurs qui ne demandent pourtant qu'une bien faible réparation.

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