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26 novembre
France Télécom : Une mobilisation réussie
La grève appelée par l'ensemble des organisations syndicales CGT, CFDT, CFTC, FO et SUD a été largement suivie à France Télécom : la direction générale elle-même annonçait le chiffre de 44 % de grévistes dans l'après-midi du 26. Quand on sait que sont comptés comme non-grévistes tous les agents en congé, en maladie et même les agents en pré-retraite (sous prétexte que tous ces agents sont considérés comme actifs), cela donne une idée plus précise du nombre réel de grévistes qui étaient largement majoritaires.
Il faut dire que depuis des années, il ne s'est pas passé de mois sans que dans tous les services, des agents de France Télécom n'aient été confrontés aux restructurations, aux mobilités forcées, à devoir reconstruire leur vie, à devoir se promener presque avec leur paquetage sur le dos, car souvent, à peine arrivés sur un nouveau centre, il fallait repartir. Et chaque fois, c'était des suppressions d'emplois à la clé.
Jusqu'à la dernière rentrée, des milliers et des milliers d'emplois ont été supprimés par le non-remplacement des départs en retraite ou congés de fin de carrière. Des agents ont été transférés vers des filiales, vers des centres d'appel qui naissent et meurent selon les fantaisies des directions, tout cela avec un seul objectif : tailler et tailler encore dans les effectifs.
Depuis le cinéma qui a accompagné le départ de Michel Bon, les attaques sont en train de prendre une tout autre ampleur. Et la direction comme le gouvernement, encouragés par une certaine passivité de la part du personnel dans le passé, ont cru qu'ils pouvaient maintenant passer la surmultipliée. On vient d'annoncer froidement au personnel que ce seront les 135 000 salariés du groupe France Télécom qui devront payer les dizaines de milliards d'euros jetés par les fenêtres dans la course au profit facile qui s'est menée sous la tutelle bienveillante du gouvernement précédent, dit de gauche.
A peine arrivé, le nouveau PDG Thierry Breton a commencé à licencier des employés en ne renouvelant pas les contrats à durée déterminée ou en mettant fin à ceux des intérimaires ou des vacataires. Et ces derniers jours, par des fuites à la presse, dont on peut penser qu'elles sont largement organisées par la direction elle-même, on essaye de conditionner l'ensemble du personnel pour s'en prendre maintenant à tous ceux qui restent. Des révélations du Parisien sur la création d'un Etablissement public spécifique dans lequel seraient affectés tous les fonctionnaires de France Télécom (110 000 sur 135 000) n'ont qu'un seul but : créer une division, une fracture entre ceux qui ont encore le statut de fonctionnaire et ceux qui ont le statut de droit commun. Cette division vise bien sûr à pouvoir taper encore plus sur tout le monde, en donnant la possibilité à la direction d'avoir du personnel plus flexible, plus mobile !
Ce qu'elle voudrait, ce sont des salariés qui accepteraient de travailler comme des fous et de faire le boulot de trois en étant payés la moitié d'un salaire ! Il suffit de voir ce qui se fait dans les centres d'appels ou sur les plates-formes et avec quelle considération on y traite ceux qui doivent essayer d'y survivre.
C'est l'État, le gouvernement qui ont décidé de faire le sale boulot des réductions massives d'emplois et de s'en prendre aux conditions de travail, aux retraites, aux salaires, au droit de pouvoir partir en préretraite méritée. Ce n'est pas cet État actionnaire, qu'il ait 60, 40 ou 50 % du capital, qui protégera quelque agent de France Télécom que ce soit, pas plus qu'il ne les a protégés précédemment en organisant lui-même sa privatisation. C'est lui qui aujourd'hui mène l'attaque.
Pour faire reculer la direction, le gouvernement, il va falloir que le personnel se batte, en commençant par montrer que toutes les manoeuvres de division, ça ne marche pas.
La participation nombreuse du personnel à la grève du 26 novembre est un premier pas. Il ne faut pas s'arrêter à cette journée, mais s'appuyer sur son résultat pour amplifier encore la mobilisation.