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26 novembre
Dans le transport aérien
Les images retransmises par les chaînes de télévision le 26 novembre ont montré des aéroports quasi déserts et des passagers attendant un vol. Cela peut sembler paradoxal, mais cette situation a d'abord été le résultat de la mise en place, par l'administration, d'un... service minimum.
Chez les " aiguilleurs du ciel "...
En effet, échaudée par de précédentes grèves du contrôle aérien, dont elles avaient sous-estimé l'ampleur, et s'attendant cette fois encore à un fort mouvement, les autorités avaient pris les devants en appliquant une procédure obligeant à assurer un trafic minimum. Ce dispositif anti-grève, il faut le rappeler, a été décidé en 1984, lors du premier septennat de Mitterrand, par le ministre des Transports d'alors, et membre du Bureau politique du PCF, Charles Fiterman. Au terme de cette réquisition de fait, doivent être assurés 50 % des survols du territoire et un demi-millier de vols (outre les évacuations sanitaires, les vols gouvernementaux et la " continuité territoriale " avec la Corse ou les DOM-TOM).
Du coup, ce 26 novembre, au lieu d'une moyenne quotidienne de 7000 vols, il y en a sans doute eu à peine 3000, même pas la moitié. Cela, bien que la mobilisation du personnel (sauf peut-être à Mulhouse, Marseille et Athis-Mons) n'ait pas été aussi forte que le craignaient les autorités. En effet, les aiguilleurs du ciel semblent se réserver pour le mouvement prévu, la semaine prochaine, contre le projet dit de " ciel unique européen " qui se traduirait par un recul sur tous les plans (emploi, sécurité aérienne, démantèlement du service public, privatisation de certaines activités, etc.) pour les personnels et pour les usagers du transport aérien. C'est ce que voulait rappeler la banderole arborée par des aiguilleurs du ciel CGT à la manifestation parisienne : " Le ciel n'est pas à vendre ".
À Air France
La quasi-totalité des syndicats des personnels au sol d'Air France appelaient à débrayer, parfois à manifester, mais sans vraiment chercher à mobiliser (aux ateliers de Roissy, par exemple, le seul tract appelant à la grève a été distribué la veille à la cantine). Quant aux syndicats de pilotes, hormis Alter, ils n'appelaient à rien. En outre, les contrôleurs aériens n'assurant qu'un service minimum, on a entendu dire, ici ou là, surtout en Escale (personnel des aérogares) : " Puisque les contrôleurs font grève, cela se verra... " Ce qui s'est vu aux ateliers d'Air France à Orly-Nord lors du rassemblement tenu au cours du débrayage d'une demi-journée auquel avaient appelé les syndicats, c'est qu'il y avait moins de monde que lors des récentes journées de grève et de manifestation contre la privatisation de la compagnie. De fait, ce rassemblement n'a guère dépassé le milieu syndicaliste. Il est vrai que des travailleurs avaient préféré faire grève en restant chez eux et que certains sont allés directement manifester à Paris.
À Toulouse, il y a eu une bonne participation des salariés locaux d'Air France, venus manifester à une centaine, essentiellement de la DM (ouvriers et techniciens de maintenance).