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Dans les entreprises
Trouillet - Saint-Chamond (Loire) : Les travailleurs dans la rue
Jeudi matin 7 novembre, les travailleurs de l'entreprise Trouillet, menacée de liquidation judiciaire, manifestaient dans Saint-Chamond pour dire non aux licenciements.
Cette entreprise, qui fabrique des remorques de poids lourds, compte 365 salariés, dont 175 à Saint-Chamond. Ses patrons ont accumulé des profits pendant des années, à l'époque où le marché du poids lourd était en expansion. Maintenant, ils prétendent qu'il n'y a plus d'argent dans la caisse et l'entreprise est au bord de la liquidation. L'affaire est entre les mains du tribunal de commerce de Roanne, qui a examiné les propositions de différents repreneurs. Même ce tribunal a semblé trouver insuffisantes ces propositions puisqu'il a reporté sa décision au 15 novembre.
Aucune d'entre elles ne prévoit de reprendre l'ensemble du personnel : c'est inadmissible ! Un membre de cette famille Trouillet a même eu le culot de faire une proposition qui laisserait la plupart des salariés de Saint-Chamond sur le carreau ! Tous ces gens-là sont comme des vautours prêts à dépecer l'entreprise. Et certains espèrent même des subventions ou des aides des pouvoirs publics, pour ne pas toucher à leurs profits.
Aussi les trois syndicats de l'entreprise, CFDT, CGT et FO, ont-ils décidé d'appeler à une manifestation pour le jeudi 7 novembre. Ils ont alerté la population par tracts et affichettes apposées chez les commerçants. Une population particulièrement sensibilisée au problème des licenciements, car la ville connaît une série de fermetures d'usines (voir LO n° 1783 du 4 octobre).
La manifestation, qui a parcouru les rues de la ville et la place où se tenait le marché, était dynamique. Elle a rassemblé près de 200 personnes, presque essentiellement des travailleurs de Trouillet.
En fin de parcours, les manifestants ont bloqué un carrefour pendant un moment, avant de se diriger vers la mairie, tenue par la droite. Le maire ne voulait recevoir que les délégués et les travailleurs se sont donc invités dans la salle de réunion. Ils ont ainsi pu juger par eux-mêmes que cet élu n'avait rien à leur proposer, à part... téléphoner au préfet. Un certain nombre de travailleurs, délégués ou pas, ont pu dire leur colère, leur amertume contre les agissements d'un patronat sans vergogne. Certains s'affirmaient prêts à résister contre les plans d'éventuels repreneurs qui seraient trop défavorables. Ils ont annoncé qu'ils bloqueraient les locaux, mais aussi des machines convoitées par certains margoulins, qui attendent la liquidation pour dépecer l'entreprise.
Une telle manifestation ne peut certes pas changer le rapport de forces, mais elle indique que les 175 travailleurs de Trouillet ne sont pas prêts à se laisser jeter à la rue sans réagir.