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- Lutte ouvrière n°1787
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Dans les entreprises
Renault-Tracteurs (Le Mans) : Grève contre les salaires de misère
Depuis lundi matin 28 octobre, les opérateurs de la chaîne Tracteurs, chez Renault au Mans, sont en grève pour obtenir le passage au coefficient 185 pour tous.
Ce n'est pourtant pas le Pérou puisque le coefficient 185 correspond à 976,3 euros (soit 6 404,20 francs) net. Mais il faut dire que les derniers embauchés le sont au coefficient 175, c'est-à-dire 925 euros (6 069,53 francs) net, ou au coefficient 180 (6 221,81 francs)... On n'est pas bien loin du Smic. Et c'est d'autant plus révoltant que la plupart des derniers embauchés ont travaillé un an ou plus en intérim aux Tracteurs, pendant lesquels ils étaient payés à un coefficient supérieur. Lorsque Renault te propose l'embauche, tu parles d'un cadeau...
Et puis surtout, mettre tous les opérateurs à des taux différents est pour la direction le moyen de diviser les travailleurs. Alors, pour ces travailleurs, réclamer le coefficient 185 pour tous, c'est refuser l'arbitraire de la direction pour la paye.
Lundi matin, le ras-le-bol a gagné un petit groupe d'une quinzaine d'opérateurs qui ont arrêté le travail et remonté la chaîne. Mardi et mercredi des débrayages ont eu lieu à l'appel de la CGT, pour soutenir la grève des opérateurs. Ils ont été suivis par la majorité des ouvriers du Tracteur.
Passer tout le monde au coefficient 185 ne coûterait pourtant pas cher à la direction puisqu'une quarantaine de travailleurs sont en dessous de ce coefficient. Mais, fidèle à elle-même, elle ne veut surtout pas céder.
Elle essaye de faire tourner la chaîne malgré tout mais lundi elle n'a sorti que 6 tracteurs au lieu des 34 prévus. D'ores et déjà elle perd plus qu'elle ne perdrait si elle concédait les augmentations de salaires.
Et puis bien sûr elle multiplie les mesures d'intimidation. Lundi elle a fait appel à un huissier pour " constater le blocage de la chaîne " et menace de déposer un référé en justice (cela devient maintenant une habitude à Renault-Le Mans qui par deux fois ces dernières années a traîné des travailleurs en grève au tribunal).
Elle affirme aussi que cette année le carnet de commandes est plein, qu'il faut produire, et elle brandit la menace de devoir faire travailler entre Noël et le jour de l'An s'il y a trop de retard. Mais c'est pourtant simple, s'il faut produire, qu'elle paie !